Mission secrète

Jour zéro (3 et 4 avril 2008)

Ils m'ont rappelé ! Je suis maintenant arrivé sur place...
Je vais leur apporter mon expérience...
J'ai dicté mes conditions. J'ai obtenu entière satisfaction. C'était cela ou rien. Je ne vais pas me laisser emmerder par des bleus...
Ils n'ont vraiment plus de compétences à leur disposition pour en être réduits à rappeler des vieux en consultation.
Enfin...Je crois que ça va être dur de tout leur apprendre...
L'efficacité silencieuse en dix leçons...
Pour le moment, ce sont des gosses qui ne savent que jouer avec des gadgets électroniques. Ils ont toutes les connaissances militaires et la forme physique souhaitées. Il va cependant falloir les transformer en "Rambo"... Leur inculquer comment regarder, comment écouter, comment sentir, comment deviner, comment attendre, comment se fondre, comment progresser, comment dominer sa peur, comment avoir la hargne, comment bondir, comment vaincre...

Oui, enfin... Disons que si je parviens à les rendre un peu plus prudents... ce sera déjà pas mal...
 
J'aurai une transmission par satellite à ma disposition.
No problemo !

 
Day Number One 14 : 30 (5 avril 2008)

Sur une route malaisée, nous nous dirigeons vers Charikar.
Deux fois déjà, il nous a fallu quitter nos véhicules et nous mettre à couvert...

Jamais nous ne gagnerons de cette façon, nous sommes trop vulnérables...

J'avise un endroit relativement plat, avec seuls, quelques promontoires alentours.

Je fais stopper. Je donne l'ordre de disperser les véhicules avec démineurs en avant garde.
Je veux occuper les trois mamelons qui dominent notre site.

Réunion des chefs de sections dans un quart d'heure après la mise en place et le contrôle du dispositif.

L'antenne est déployée sur le PC mobile. Je laisse un billet, ça me détend. Je vais réfléchir à la façon de présenter mes consignes...



1st Day. 22:00 (5avril 2008)
 
Il est 22h00. Nous sommes parvenu enfin à notre destination.
Mais à ma façon.
 
Ce matin, j'ai écrit le discours que j'ai prononcé, en le lisant, aux hommes rassemblés autour de moi, avec la bénédiction préalable plutôt mitigée du vrai patron du commando...

« Les hommes ! Vous êtes ici dans une guerre perdue ! Vous n'avez donc qu'une seule chose à gagner : Votre vie ! Vous serez amenés à combattre dans ce milieu hostile dans les conditions que nous jugerons les plus propices à une victoire sans perte, ou sans victoire, mais toujours sans perte, dans la mesure du possible. J'interdis à chacun d'entre vous, toute action pouvant mettre en péril sa vie.
Je suis là pour vous apprendre à vous fondre dans le paysage. Je suis là pour vous enseigner les techniques que vous n'avez pas apprises et qui vous font un cruel défaut.

Vous apprendrez que la première urgence est de sauver votre peau et celle de vos coéquipiers. Vaincre l'ennemi est secondaire.
Avant de vous communiquer quelle va être notre tactique de progression jusqu'à notre première destination, je voudrais savoir si vous avez des questions ? »
 
Une main s'élève et un jeune commando demande :
 
«  Nous sommes venus ici pour nous battre ! Est-ce bien le cas ? ».
 
Je m'attendais à une telle objection...
 
«  Ta question, mon jeune ami, est très pertinente !
Et je vais immédiatement y répondre !
 
Votre devoir unique est de rester en
vie, par tous les moyens compatibles avec l'honneur militaire !
 
Je vous autoriserai à risquer votre vie, si et seulement si le Chef de nos armée, Nicolas Sarkozy envoie ici, en première ligne, en tenue de combat, son fils Jean Sarkozy ».
 
Je reprends mon souffle, puis :
 
« Comme ce n'est pas demain la veille, vous serez tous en mission de survie en milieu opérationnel hostile ! »

Comments

[Janus157]

Bonjour Zalandeau.

L'expérience et le sérieux vont de pair pour mener à bien une instruction de qualité dans un tas de domaines, tout comme pour des domaines particuliers ou encore un peu spécifiques.

La différence entre..l'éducation et l'éducation reçue, et l'instruction ou apprentissage de savoir-faire acquis à retransmettre, en bon et y du forme..

L'instruction, et le fait..d'instruire, au sein de nos forces Armées, a souvent été critiqué (vu de l'extérieur), à tort, sur bien des points, en comparaison et par rapport à l'éducation nationale, et où, là par contre, il y aurait tant de choses à dire et redire, depuis 40 ans, et avec toutes les dérives que l'on connaît..

Il faut savoir s'imposer et rester maître de la situation .

Donc, c'est normal, après tout, de "dicter" ses conditions.

Ce n'est pas toujours facile avec un auditoire de "bleus"..bleuzaille, débutants et ignorants, ou encore restés dans leurs faux monde édulcoré en pensées..

La pédagogie, et pédagogie employée, dans certains cas, doit toujours être "adaptée" à l'auditoire et à tous ceux que l'on a en face soi..il n'est pas toujours aisé de..convaincre.

(ces "gosses" sont restés dans leur faux monde "virtuel" et absorbés par les jeux électroniques en tout genre, dont en ligne, et qui ne relèvent absolument pas de la réalité, ni sur le terrain..)

Les connaissances militaires acquises, tout comme une forme physique souhaitée, sont déjà un bon début, mais pas pour le reste..

Je peux dire cela, car, à partir de 1990, et à plus forte raison après et depuis, j'ai connu des jeunes..jeunes recrues, et qui pour leurs tests d'admission n'étaient même pas capables de faire 2800 m au test de "Cooper" (sans dire de suite que ce soit là la panacée, ni même seule valeur pour s'appuyer dessus et juger quelqu'un..), alors que je faisais, personnellement 3200-3400 m, allègrement, et jusqu'à..50 ans inclus..no comment.

Donc, je ne voudrais même pas aborder le problème d'un parcours du combattant chronométré en déroulé total, ni pour une marche commando, avec arme et bagages, ni pour la natation, le tir, comme pour le reste...

Il n'est pas facile..d'apprendre, à plus forte raison, et sinon, de pouvoir "restituer" cette forme d'apprentissage, en réel, et sur le terrain, pour ce qui est d'écouter (la mastication à elle seule, lorsque l'on est dans un trou ou une cache, empêche d'entendre et gêne le conduit auditif, du fait du "condyle", au sommet et à la partie arrière de la mâchoire inférieure, et qui, avec ce mouvement engendré entre la mâchoire inférieure et la mâchoire supérieure, en mastiquant, bloque faussement tout ou partie du conduit auditif..surprenant..

Pour ce qui est de..regarder, déjà à l'oeil nu, c'est pareil.

Il faut avoir de bons yeux (on aurait dit et dirait..10-10, pour chaque oeil..comme à l'époque..), mais également avoir l'oeil "acéré"..habitué à cet exercice de l'observation, du plus près au plus loin, et, inversement, du plus loin au plus près, et cela déjà..sans..jumelles, ni appareil optique quelconque..

Pour les jumelles, simples paires de jumelles "réglementaires" de l'armée, je veux dire les 8x30 (avec ou sans dispositifs internes gravés sur les lentilles..), c'est pareil, il faut avoir une bonne vue et adaptée, et de plus..l'habitude.

Il en va de même, pour la vision..nocturne..

Dans ce cas précis, on parlera de "nyctalopie" ou faculté de voir dans la pénombre (ce n'est pas chose aisée, ni donnée à tout le monde..)..

Pour la.."Nyctalopie"..

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nyctalopie

Nyctalopie.

Il en est de même, pour la vue et l'interprétation d'une photo aérienne, pour la perception des choses et des reliefs..pas simple..

Là, on parlera de vue stéréoscopique.

https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9r%C3%A9oscopie

Stéréoscopie.

[Pour ce qui est de l'imagerie "satellite", c'est autre chose..]

Le domaine de l'odorat, le fait de "sentir", pour ce qui est de la perception d'effluves contenues dans l'air et l'air ambiant (je ne parle pas du goût et de la langue, comme pour manger..), il faux avoir un nez creux ou un nez fin.

Je ne fume pas, aussi, j'ai une très bonne perception des effluves dans l'entourage immédiat, et jusqu'à 50 m, et même au-delà.

Pour ce qui est de "deviner" (avoir un sens inné de la perception des choses, deviner ce que l'ennemi pourrait faire, dans tel ou tel cas, ce que je ferais à sa place..), c'est pareil, cela ne s'apprend pas du jour au lendemain.

L'attente, comme pour et dans le cas d'une "embuscade" est l'une des phases les plus délicates et sinon critique à maîtriser, cela va de soi..

Une attente prolongée fait, parfois, perdre les nerfs, et commettre des fautes..en manquant de discrétion, surtout, car, le bruit comme le geste..trahi.

[Il en va de même au sujet des..traces..traces laissées derrière soi..empruntes de pas, papiers divers ou autre, traces de feu..]

La progression, en binôme, en groupe soudé, en appui "mutuel", vers l'avant et sur les côtés, comme pour se protéger sur les arrières, et en cas de repli, demande une coordination et une exigence, comme maîtrise réellement acquise.

La peur se maîtrise, mais pas toujours, lorsque le danger est là..tout proche..

N'est pas "Rambo" qui veut...

Je garde, présent à l'esprit, ce "mauvais" souvenir, de ces dix parachutistes tombés en Afghanistan, et morts, suite à une embuscade, au-dessus de la vallée d'Uzbeen, et peu avant un col (situé à lest, nord-est de "Spin Kunday"..), pour reconnaître ce même col (lors d'une patrouille de reconnaissance). Parfaitement informés et préparés, les combattants encerclent sur les crêtes une section partie à pied reconnaître un col, laissant ses transports blindés à l'entrée d'un village en contrebas.

Immobilisés, fixés sur une position intenable, dix soldats français sont tués et vingt et un autres blessés.

Tout ce qui en a été dit, à ce sujet:

Certains blessés auraient été achevés par les talibans, des informations que l'état-major refuse de commenter.

La presse évoque un repli des Français qui pouvaient encore marcher, mais n'avaient plus de munitions pour tenir leur position.

Des témoignages parlent d'échanges radio et d'appels à l'aide... qui s'interrompent brutalement.

«  Ça tapait tout le temps, on était obligés de subir l'adversaire  », raconte un survivant de l'attaque.

«  Il vaut mieux s'en mettre une que se faire prendre ou tuer par l'ennemi  », se souvient un autre, qui avait mis une balle dans la poche de son treillis pour pouvoir l'utiliser «  pour lui  ».

Il faudra des centaines d'hommes en renfort et l'appui des avions et hélicoptères américains et français pour renverser la situation.

(La presse "bave", le politique s'empresse et essaie de trouver une stratégie pour s'en sortir..)

Ce qui est "sûr", pour le moins..

Les soldats n'auraient pas été suffisamment équipés et préparés, le trajet pas suffisamment reconnu et les soutiens aérien et d'artillerie pas anticipés.

(ils ne disposaient d'aucun appui aérien, pas plus que d'hélicoptères en appui ou comme soutien.;rien, mis à part les seules armes de bord des différents véhicules, que ce soit des A.A.N.F.1 (mitrailleuse légère de 7;5 mm, ou encore 12,7 mm mitrailleuse semi-lourde américaine de type "Browning R.I.A. 50..)

Mais, à cela, il faut ajouter que, dans la stratégie, et pas forcément "tactique", il faille retenir que.."Qui tiens les "hauts", tiens les bas, qui tiens les bas, ne tiens rien du tout..Ces valeureux combattants, je veux dire "nos" parachutistes, étaient en contrebas,e t donc pris sous le feu "nourri" par ses "Talibans", et qui leur défouraillaient dessus depuis le haut, un peu comme si un homme juché sur un toit tirerai sur une tierce personne dans la rue..vous devinez le tableau..triste sort !!!

Le cas "particulier" de cette embuscade..meurtrière..

https://fr.wikipedia.org/wiki/Embuscade_d%27Uzbin

Embuscade d'Uzbeen.

On pourra me critiquer comme on voudra, mais tout ce que je sais, je le sais, et je l'ai appris, et, de plus, rien ne remplace l'expérience, ni le vécu, acquis sur le terrain, en réel, et en situation..réelle...

(L'entraînement, même à l'aide d'un outil d'aide à la compréhension comme préparation, en parlant de "simulation numérique", aussi pointu soit-il, ne remplace pas, ni ne remplacera jamais..le terrain. Il en va de même pour l'imagerie satellitaire, et qui se complète toujours, avec des hommes au sol, et même parfois..enterrés..on a vu cela déjà pour la seule "localisation" des "SCUD" de Saddam Hussein en Irak..point barre !..)

Bonne fin d'après-midi, tout comme journée, à plus..Denis.

[trublion]

j'ai dans l' idée que beaucoup de jeunes recrues auraient aimé un tel instructeur !

Les politiques ne prennent pas de risques, mais récoltent les honneurs !

Passe une bonne soirée

Amitié