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pathologie
23 janvier 2023

L'essentiel sur le cancer de la prostate

GSM

En accès libre sur :

 

https://www.roche.fr/fr/patients/info-patients-cancer/comprendre-cancer/diagnostic-cancer-prostate-psa.html

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l'homme. Il survient le plus souvent chez des hommes âgés : 66 % des cancers de la prostate apparaissent chez les hommes âgés de 65 ans et plus. Il est exceptionnel avant 50 ans. La principale caractéristique de ce cancer est son évolution généralement lente, sur plusieurs années.

 

Environ 50 000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont estimés en France chaque année. On remarque un risque accru de cancer de la prostate en cas d’antécédents familiaux multiples (au moins deux proches touchés), ou en cas de cancer de la prostate apparu chez un parent jeune (avant 45 ans). Le risque de développer un cancer de la prostate n’est pas influencé par le fait de souffrir d’un adénome, qui est une tumeur bénigne de la prostate.

 

Existe-t-il un dépistage ?

Les autorités sanitaires ne recommandent pas de dépistage systématique du cancer de la prostate par le dosage du PSA. À l’heure actuelle, il n’existe pas de preuves qu’un dépistage permettrait de réduire la mortalité liée à ce cancer.

 

Cependant, un dépistage individuel par un dosage du PSA ou un toucher rectal peut-être réalisé si votre médecin traitant le juge nécessaire.

 

 

 

 

 

Les signes physiques qui alertent

Il est fréquent que le cancer de la prostate n’occasionne aucun signe physique, surtout au début de sa croissance, car il se développe généralement en périphérie de la prostate et ne gêne donc pas le passage de l’urine à travers l’urètre. Sa découverte est donc parfois totalement fortuite à l’occasion d’un bilan de santé par exemple.

 

Lorsque la tumeur vient à comprimer l’urètre, des symptômes du cancer de la prostate tels qu’une difficulté à uriner, un besoin de pousser, des envies fréquentes d’aller uriner, ou des douleurs en urinant peuvent survenir. Mais attention, la présence de ces signes chez l’homme traduit bien plus souvent la présence d’un simple adénome bénin que la présence d’un cancer.

 

Comment est établi le diagnostic ?

En cas de suspicion de cancer de la prostate, le médecin effectue toujours en premier lieu un toucher rectal visant à palper la prostate et détecter d’éventuelles irrégularités ou une consistance modifiée.

 

On effectue aussi une prise de sang pour connaître le taux de PSA qui est un marqueur de pathologie prostatique. Si ce taux est élevé ou que sa progression est rapide il faut soupçonner un cancer, mais attention là aussi, car un taux élevé ne témoigne pas forcément

 

d’un cancer. En effet le taux de PSA peut être augmenté pour diverses autres raisons : un toucher rectal ou un rapport sexuel récents, un adénome prostatique ou encore une prostatite. À l’inverse, un taux de PSA normal n’exclut pas la présence d’un cancer.

 

Si la suspicion se confirme, une échographie transrectale (sous anesthésie locale) est alors effectuée dans le but de réaliser des biopsies de la prostate (à l’aide d’une aiguille) qui seules permettent de poser avec certitude le diagnostic de cancer. Selon les besoins, différents examens comme un scanner, une IRM ou une scintigraphie osseuse peuvent être ensuite pratiqués pour préciser une éventuelle extension de la maladie.

 

Les principes du traitement

Dans certains cas, aucun traitement n’est envisagé dans un premier temps, et une simple surveillance régulière est mise en place du fait de l’évolution lente de la maladie. Dans les autres cas, un ou plusieurs traitements du cancer de la prostate combinés peuvent être envisagés, toujours en fonction de chaque situation. Le traitement est toujours adapté à l’état de santé général, à l’âge et aux degrés d’extension et d’agressivité de la maladie. Selon les cas, les traitements proposés peuvent avoir pour objectif :

 

  • de guérir du cancer en cherchant à détruire la tumeur ;
  • de contenir l’évolution de la maladie ;
  • de traiter les symptômes afin de vous assurer la meilleure qualité de vie possible.

 

Les différents traitements utilisés dans le cancer de la prostate comprennent :

 

  • la chirurgie ;
  • la radiothérapie ;
  • l’hormonothérapie ;
  • et plus rarement la chimiothérapie.

Certains centres proposent également de nouvelles techniques comme le traitement par ultrasons ou la cryothérapie. En cas de métastases on a fréquemment recours à un traitement par hormonothérapie, ou à une chimiothérapie.

 

  • La chirurgie consiste en une ablation totale de la prostate. Il peut s’agir d’une chirurgie classique sous anesthésie générale ou péridurale, ou encore d’une intervention par cœlioscopie ou endoscopie. La chirurgie occasionne fréquemment des effets secondaires néfastes : le risque de trouble de l’érection en particulier est relativement important. Il est lié à une lésion au cours de l’intervention des nerfs qui contrôlent l’érection. Une incontinence urinaire peut également apparaître après l’intervention mais ces fuites urinaires sont souvent transitoires et disparaissent habituellement quelques semaines après l’intervention.
  • La radiothérapie peut s’effectuer par voie externe à travers la peau, ou par voie interne. On parle alors de curiethérapie. Celle-ci consiste en une implantation de petits grains radioactifs dans la prostate. La radiothérapie externe peut entraîner un risque d’inflammation du rectum et de trouble de l’érection 12 à 18 mois après le traitement. La curiethérapie entraîne parfois quant à elle des infections urinaires, des dérangements intestinaux et des troubles de l’érection qui disparaissent cependant à court terme.
  • Le traitement par ultrasons concerne les hommes de plus de 75 ans chez lesquels on détecte un cancer localisé et peu agressif. Les ultrasons administrés au niveau de la prostate ont pour but de provoquer une nécrose de la tumeur. Cette technique a l’avantage de n’entraîner aucun effet indésirable.

Quel suivi après un cancer de la prostate ?

Le suivi ultérieur comportera des consultations médicales et des dosages réguliers du PSA afin de détecter une éventuelle récidive. Le rythme du suivi sera évalué par le médecin en fonction de chaque patient. Si une récidive est suspectée, d’autres examens comme des biopsies, un scanner, une IRM ou une scintigraphie pourront à nouveau être réalisés.

 

Lexique

 

  • Adénome : augmentation du volume de la prostate, le plus souvent liée à l’âge, et pouvant entraîner des difficultés à uriner. On parle aussi d’hypertrophie bénigne de la prostate.
  • Biopsie : prélèvement qui consiste à enlever un petit morceau de tissu afin de l’examiner au microscope.
  • Cœlioscopie : exploration d’une cavité de l’organisme à l’aide d’un appareil appelé endoscope. Une opération sous cœlioscopie consiste à réaliser trois ou quatre petites incisions pour introduire des instruments chirurgicaux et un endoscope relié à un écran extérieur. Le chirurgien opère en contrôlant ses gestes sur l’écran.
  • Cryothérapie : traitement local qui détruit les cellules cancéreuses par un froid intense. Guidé par une échographie, le médecin insère des aiguilles dans la prostate au travers de la peau afin de congeler la tumeur entre - 40° à - 60 °C.
  • Sous l’action du froid, les cellules cancéreuses se rompent et meurent.
  • Endoscopie : manipulation réalisée à l’aide d’un instrument composé d’un tube muni d’un système optique et parfois d’instruments chirurgicaux.
  • Hormonothérapie : traitement du cancer qui vise à réduire ou à empêcher l’activité ou la production d’une hormone susceptible de stimuler la croissance d’une tumeur cancéreuse.
  • IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : technique d’examen qui consiste à créer des images précises d’une partie du corps, grâce à des ondes (comme les ondes radio) et un champ magnétique (zone dans laquelle l’effet d’un aimant se fait sentir). Pendant l’examen, l’injection d’un produit de contraste peut être nécessaire pour améliorer la qualité de l’image.
  • Prostatite : inflammation de la prostate.
  • PSA (abréviation de l’anglais Prostatic Specific Antigen) : Substance libérée dans le sang par la prostate. Une prise de sang permet de déterminer sa concentration qui se mesure en nanogrammes par millilitre (ng/ml).
  • Scanner : examen qui permet d’obtenir des images du corps en coupes fines au moyen de rayons X.
  • Scintigraphie osseuse : examen qui montre des images du squelette. Cette technique d’imagerie utilise des produits faiblement radioactifs non toxiques, des traceurs, qui, une fois injectés, se fixent sur les os et sont repérés sur un écran. Une scintigraphie osseuse permet de contrôler l’absence ou la présence de cellules cancéreuses au niveau des os.
  • Urètre : canal qui part de la vessie et qui permet d’évacuer l’urine à l’extérieur.

                

 

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16 novembre 2022

Candidoses

GSM

Institut Pasteur

Les champignons (levures) du genre Candida peuvent provoquer des infections superficielles touchant les muqueuses et la peau et des infections viscérales : elles peuvent se limiter à un organe ou disséminer à travers l’organisme. Parmi les 200 espèces de Candida connues, une vingtaine est responsable d’infections humaines. Les levures Candida sont souvent responsables d’infections graves, survenant dans un contexte nosocomial.

Candidoses cutanées et muqueuses

 

Les infections de la peau et des muqueuses peuvent se produire aussi bien chez des sujets sains que chez des individus immunodéprimés. Elles sont principalement dues à des modifications de l’hydratation, du pH, des concentrations de nutriments ou de l’environnement microbien de la peau et des muqueuses. On connait désormais plusieurs déterminants de susceptibilité génétique dans les formes chroniques ou récidivantes. Les candidoses cutanées se développent dans les zones de transpiration, comme l’aine, les aisselles, les zones interdigitales, et sur les endroits brûlés ou écorchés. Les Candida peuvent infecter différentes muqueuses : la cavité buccale, la muqueuse vaginale et l’œsophage.

 

L’une des candidoses les plus connues touchant la cavité buccale est le muguet qui affecte fréquemment le nouveau-né, les patients traités par antibiotiques à large spectre et les personnes immunodéprimées, surtout celles atteintes du sida.

 

Les candidoses génitales ou vulvo-vaginites sont également fréquentes et dues dans 80% des cas à l’espèce Candida albicans. Elles ne sont pas considérées comme des maladies sexuellement transmissibles et peuvent être le signe d’un diabète. Les causes de récidives sont nombreuses : les médicaments (cures répétées d’antibiotiques), les œstrogènes, les corticoïdes et immunosuppresseurs, la contraception par stérilet ou diaphragme.

 

Les candidoses de l’œsophage enfin accompagnent souvent l’infection par le VIH. Elles nécessitent des traitements antifongiques dont les modalités et les durées sont adaptées à chaque situation, et font l’objet de recommandations internationales auxquelles participe le Centre National de Référence des Mycoses Invasives et Antifongiques.

 

Les candidoses systémiques

 

L’incidence des candidoses systémiques a augmenté en France au cours des dix dernières années. Les candidoses systémiques relèvent de deux mécanismes différents sur le plan physiopathologique. Elles peuvent en effet être la conséquence de contaminations nosocomiales « exogènes » souvent chez des patients ayant des cathéters intravasculaires (produits de perfusion, transmission manuportée). Elles peuvent aussi être consécutives au passage vers le sang et les organes profonds de levures ayant colonisé des sites digestifs et/ou génito-urinaires « endogènes ». Cet évènement est favorisé par la fragilisation des muqueuses après les chimiothérapies et par des traitements antibiotiques prolongés principalement chez les patients hospitalisés en réanimation, notamment chirurgicale mais aussi chez des patients neutropéniques (atteints de déficit en certains globules blancs, les neutrophiles).

 

Les facteurs de risque de candidoses systémiques sont nombreux : neutropénie prolongée, allo et autogreffe de moelle, corticothérapie, chirurgie digestive lourde, réanimation, prématurité, brûlures étendues, etc. Toutes les localisations peuvent se voir, en particulier les localisations rénales, valvulaires cardiaques.

 

Au plan épidémiologique, tous facteurs de risque confondus, l’espèce Candida albicans est responsable d’environ la moitié des infections. Viennent ensuite, en France, Candida glabrata, Candida parapsilosis et Candida tropicalis. Les autres espèces sont moins fréquentes et leur émergence dépend souvent d’écologies particulières. L’identification de certaines espèces peut modifier la prise en charge thérapeutique en raison de leur résistance intrinsèque à certains antifongiques.

 

Le diagnostic des candidoses systémiques s’appuie sur la notion de fièvre prolongée résistante aux traitements antibiotiques chez un patient à risque de candidémie. La positivité d’une hémoculture permet le diagnostic. Le traitement antifongique doit être systématique ainsi que le retrait des cathéters intravasculaires souvent colonisés. La mortalité reste voisine de 40%.

        

 

6 novembre 2022

Maladie de Parkinson

GSM

VIDAL - Mis à jour : Lundi 15 février 2021 Accès gratuit

https://www.vidal.fr/maladies/systeme-nerveux/maladie-parkinson.html

Cet article, destiné au grand public et rédigé par un rédacteur scientifique, reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à sa date de mise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc. Il n'a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin ou de votre pharmacien.

La maladie de Parkinson fait partie des maladies dites neurodégénératives, c’est-à-dire des maladies neurologiques dues à une dégénérescence progressive de certaines régions du cerveau.

 

Qu'est ce que la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative caractérisée par la disparition progressive de certaines cellules nerveuses dans le cerveau. Ces cellules sont impliquées dans le contrôle de la précision et de la fluidité des mouvements. Leur disparition progressive entraîne des tremblements observés au repos, une rigidité des muscles et un ralentissement des mouvements. En France, environ 120.000 personnes souffrent de cette maladie, essentiellement des personnes âgées. Les hommes sont plus touchés que les femmes.

 

La maladie de Parkinson est-elle une maladie fréquente ?

La fréquence de la maladie de Parkinson augmente avec l’âge : 90 % des cas sont observés chez des personnes de plus de 50 ans (mais seulement 17 % des cas apparaissent avant l'âge de 60 ans). Dans les pays industrialisés, on estime que la maladie de Parkinson touche environ 0,6 à 0,8 % des personnes âgées de 65 à 69 ans, et 2,6 à 3,5 % des personnes âgées de 85 à 89 ans.

 

En termes de fréquence, la maladie de Parkinson est la seconde maladie neurodégénérative après la maladie d’Alzheimer.

 

Quelles sont les complications de la maladie de Parkinson ?

 

La maladie de Parkinson évolue de manière très variable selon les patients. De nombreuses formes sont d'évolution lente et réagissent bien au traitement, pendant plusieurs années. L'évolution de la maladie de Parkinson est indépendante de l’âge auquel la maladie est apparue. Elle est probablement fonction du degré de dégénérescence de la substance noire mais également de celui d’autres régions du cerveau (par exemple, les ganglions de la base). Dans 85 % des cas, les symptômes ne sont pas seulement dus à la disparition des cellules nerveuses sécrétant de la dopamine dans la substance noire, mais également à des anomalies impliquant d’autres messagers chimiques du cerveau.

 

La maladie de Parkinson a peu d’impact sur l’espérance de vie. Dans les formes les plus avancées, outre les symptômes habituels, la maladie de Parkinson se complique parfois de confusion (le patient ne comprend plus la situation dans laquelle il se trouve, il est désorienté dans le temps et dans l’espace, il a des hallucinations, etc.), de troubles de la mémoire, voire de démence. Comme les médicaments prescrits contre la maladie de Parkinson peuvent être à l’origine d’hallucinations et de confusion, ce type de complication doit être distingué d’éventuels effets indésirables de ces médicaments.

 

Les symptômes de la maladie de Parkinson sont variables d’une personne à l’autre. Les médecins ont coutume de dire qu’il n’y a pas une maladie de Parkinson mais des maladies de Parkinson, avec des symptômes et une évolution propres à chaque patient. De plus, chez un patient, ces symptômes peuvent varier en intensité dans le temps, parfois au cours d’une même journée : le stress, le manque de sommeil, les émotions, etc. peuvent aggraver les symptômes. Enfin, les signes physiques de la maladie sont rarement identiques du côté droit et du côté gauche du patient.

 

Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson se traduit par :

  • des tremblements observés au repos,
  • une rigidité musculaire,
  • un ralentissement des mouvements.

 

Des troubles de la coordination motrice peuvent entraîner des troubles de l’élocution et de l’écriture, des difficultés à avaler et des troubles de l’équilibre. Les troubles du sommeil sont fréquents, ainsi que l’anxiété et la dépression. Il n’est pas rare que les premiers signes physiques de la maladie soient précédés par une période dépressive. Dans certains cas, une constipation et un besoin fréquent d’uriner sont observés.

 

Les tremblements au repos

 

Même s’ils sont synonymes de maladie de Parkinson dans l’imaginaire de chacun, les tremblements ne sont présents que chez deux tiers des personnes touchées par cette maladie. Chez ces patients, ils ont fréquemment été le premier symptôme observé.

 

Les tremblements liés à la maladie de Parkinson apparaissent au repos, le plus souvent au niveau des mains, parfois du menton et des jambes. Ils sont accentués lors de stress ou d’efforts de concentration mentale. Ces tremblements disparaissent lorsque la personne dort ou fait un effort physique. Ils sont le plus souvent observés d’un seul côté du corps.

 

Qu'appelle-t-on tremblement essentiel ?

Le tremblement essentiel est un tremblement qui apparaît lorsque la personne effectue un mouvement (par exemple, en écrivant) ou essaie de maintenir une posture qui exige un travail musculaire. Ce type de tremblement cesse au repos... ou lors de consommation de boissons alcoolisées ! Plus fréquent avec l'âge, le tremblement essentiel n'est aucunement lié à la maladie de Parkinson. Il est généralement d'une fréquence plus rapide que celui lié à la maladie de Parkinson. De plus, il s'observe des deux côtés du corps.

La rigidité musculaire

 

La rigidité des muscles est caractéristique de la maladie de Parkinson. Les mouvements perdent leur fluidité et sont exécutés par à-coups. Lorsque le médecin fait effectuer un mouvement à son patient, par exemple fléchir le bras, ce mouvement est saccadé : on parle de sensation de « roue dentée ». Comme les autres symptômes, la rigidité musculaire peut varier selon la partie du corps et le moment de la journée. Cette rigidité a des conséquences sur la façon dont le patient marche : ses bras ne se balancent plus le long du corps et son équilibre s’en trouve compromis. Certains patients se plaignent de douleurs liées à une rigidité des muscles du cou.

 

Le ralentissement des mouvements

 

Le ralentissement des mouvements (également appelé bradykinésie) est également caractéristique de la maladie de Parkinson. Les mouvements sont difficiles à initier, avec des hésitations au moment du démarrage. De ce fait, le nombre de mouvements effectués par le patient tend à diminuer : sa marche est lente et à petits pas, son visage est impassible, il cligne moins souvent des yeux et son regard est relativement fixe. Il a du mal à effectuer les tâches qui exigent une certaine dextérité : boutonner un vêtement, se raser, nouer ses lacets, etc. Les mouvements peuvent temporairement devenir impossibles (akinésie). Un des symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson est le « freezing » qui se caractérise par une immobilité soudaine et brève (quelques secondes à quelques minutes), habituellement accompagnée d’un piétinement sur place, les pieds restant collés au sol.

 

Les autres symptômes de la maladie de Parkinson

 

De nombreux autres symptômes sont observés lors de maladie de Parkinson, certains liés aux problèmes de coordination motrice, d’autres liés aux conséquences psychologiques de cette maladie.

 

Les troubles de la coordination motrice ont de nombreuses conséquences qui apparaissent plutôt dans les stades avancés de la maladie.

 

  • Un changement d’élocution : la personne parle avec un débit plus rapide, plus saccadé et une voix plus faible.
  • Des troubles de l’écriture : la personne a une écriture incertaine, très souvent plus petite qu’à l’accoutumée (on parle alors de « micrographie »).
  • Des difficultés pour avaler : la personne peut avoir du mal à avaler, y compris sa salive.
  • Des troubles de l’équilibre : la personne a tendance à tomber en avant ou en arrière, voire à faire des chutes pendant ses déplacements.

 

Les troubles du sommeil sont fréquents chez les personnes qui souffrent de maladie de Parkinson. La qualité de leur sommeil est perturbée par des crampes, des sensations de ne plus pouvoir bouger, de l’agitation, des cauchemars, etc. Les traitements prescrits contre cette maladie peuvent parfois aggraver ces troubles et une adaptation du traitement peut être indispensable pour retrouver un sommeil de bonne qualité.

 

On estime que 50 % des personnes atteintes de maladie de Parkinson souffrent d’anxiété et de dépression, au moment du diagnostic comme dans les phases ultérieures de la maladie. Des liens particuliers entre dépression et maladie de Parkinson semblent exister : il n’est pas rare que les premiers signes physiques de la maladie soient précédés par une période dépressive. Pour cette raison, il est fréquent que le traitement de la maladie de Parkinson inclue un médicament contre la dépression.

 

Dans certains cas, un léger relâchement des muscles de la vessie est observé lors de maladie de Parkinson. Il se traduit par un besoin fréquent d’uriner, voire une incontinence urinaire. La constipation est également assez fréquente chez les personnes atteintes de maladie de Parkinson.

 

Pourquoi développe-t-on une maladie de Parkinson ?

 

Les causes précises de la maladie de Parkinson sont encore méconnues. Actuellement, les spécialistes penchent pour une origine multifactorielle de la maladie.

 

Une prédisposition héréditaire semble indiquée par l'existence de familles où la maladie de Parkinson est plus fréquente que dans l'ensemble de la population, en particulier pour les formes les plus précoces de la maladie. Des facteurs liés à l'environnement sont également suspectés, en particulier le rôle déclencheur d'une exposition répétée à certains métaux lourds (plomb, manganèse, cuivre) ou à certains pesticides et autres polluants. Le rôle d'une exposition prolongée à certains herbicides (en particulier chez des personnes présentant une prédisposition génétique) est de plus en plus communément admis : cette maladie est plus fréquente en milieu rural. Récemment, un agriculteur atteint de maladie de Parkinson a été reconnu comme atteint d'une maladie professionnelle par la justice.

 

Certaines maladies proches de la maladie de Parkinson (syndromes parkinsoniens) ont pu être rattachées à des substances toxiques : par exemple, le MPTP (un contaminant présent dans une drogue récréative illicite) ou des décoctions de feuilles et de racines de corossol (une plante utilisée en phytothérapie dans les Caraïbes).

 

Peut-on prévenir la maladie de Parkinson ?

 

A ce jour, on ne connaît pas de moyen de prévenir la maladie de Parkinson. Des études de grande taille semblent indiquer un effet protecteur de la consommation modérée de café, en particulier chez les hommes. Mais ces études demandent à être confirmées. De plus, il semble que le tabagisme ait un effet protecteur vis-à-vis de la maladie de Parkinson. Considérant les graves complications qu’entraîne la consommation de tabac, il serait bien sûr malvenu de commencer à fumer pour se protéger de la maladie de Parkinson

Comment diagnostique-t-on la maladie de Parkinson ?

 

Le diagnostic de la maladie de Parkinson repose essentiellement sur l’observation clinique du patient, à la recherche des trois symptômes caractéristiques : tremblements au repos, rigidité musculaire et ralentissement des mouvements. Les techniques d’imagerie médicale (IRM, scanner) ne révèlent aucune modification susceptible d’orienter le diagnostic sauf chez les personnes qui ont moins de 40 ans au moment du diagnostic.

 

Lorsqu’une maladie de Parkinson est suspectée par le neurologue et que les symptômes sont suffisamment invalidants pour justifier un traitement, la réponse du patient aux médicaments antiparkinsoniens permettra de confirmer le diagnostic.

 

Au tout début de l’apparition des symptômes, il est parfois difficile de diagnostiquer la maladie de Parkinson et il n’est pas rare que celle-ci ne soit confirmée que plus tard.

 

Lorsque la maladie est diagnostiquée, son évolution est mesurée par des outils spécifiques dont le plus courant est l’UPDRS (Unified Parkinson’s Disease Rating Scale ou échelle d’évaluation unifiée de la maladie de Parkinson).

 

Qu'appelle-t-on syndrome parkinsonien ?

Il existe plusieurs maladies du système nerveux qui se traduisent par des symptômes de même type que ceux de la maladie de Parkinson. On parle alors de syndromeparkinsonien. Ces maladies sont rares : paralysie supranucléaire progressive, atrophies multisystématisées, maladie à corps de Lewy, maladie de Wilson, dégénérescence cortico-basale, etc. Leurs causes sont mal définies, à l’exception de la maladie de Wilson qui est une maladie génétique caractérisée par une accumulation anormale de cuivre dans l’organisme.
Certains médicaments, et en particulier les neuroleptiques, peuvent également entraîner un syndrome parkinsonien.

Quels sont les traitements de la maladie de Parkinson ?

 

Le traitement de la maladie de Parkinson vise à réduire et à soulager les symptômes, sans pour autant arrêter la progression de la maladie. Les médicaments utilisés rétablissent une concentration normale de dopamine dans le cerveau. La mise en place de ce traitement médicamenteux demande de multiples ajustements, tant dans le choix du médicament le plus adapté que dans l’identification de la dose optimale. Plus récemment, une technique chirurgicale, la stimulation cérébrale profonde, est venue enrichir les modalités de traitement de cette maladie.

 

Quels médicaments contre la maladie de Parkinson ?

Les médicaments prescrits contre la maladie de Parkinson visent à rétablir une concentration normale de dopamine dans le cerveau. Pour cela, on peut :

 

  • administrer un précurseur de la dopamine (qui sera transformé en dopamine dans le cerveau),
  • administrer une substance qui agit comme la dopamine (un agoniste de la dopamine),
  • administrer une substance qui bloque la dégradation de la dopamine ou de son précurseur dans le cerveau (pour garder des concentrations élevées le plus longtemps possible).

 

Le précurseur de la dopamine : la lévodopa

 

La lévodopa (ou L-dopa) est transformée en dopamine dans le cerveau. Elle est le traitement de référence de la maladie de Parkinson, celui qui possède le meilleur rapport efficacité/effets indésirables. Pour que son effet soit plus prolongé, tous les médicaments dans lesquels elle se trouve contiennent également une substance qui inhibe sa dégradation par l’organisme.

 

Parce que la lévodopa a tendance à provoquer des mouvements involontaires (dyskinésies) plus rapidement que les autres traitements (après quelques années de traitement tout de même), elle est plutôt réservée aux patients qui ont développé la maladie depuis plusieurs années, ou chez qui les autres traitements ont perdu leur efficacité ou sont mal tolérés, ou enfin chez les personnes de plus de 70 ans. Chez les personnes de moins de 70 ans qui sont au début de la maladie, les médecins préfèrent débuter le traitement avec des agonistes de la dopamine (voir ci-dessous).

 

Les effets indésirables de la lévodopa sont les nausées et vomissements (en particulier au début du traitement), les vertiges au réveil (hypotension), les hallucinations, la somnolence (qui contre-indique la conduite de véhicules) et, plus rarement, des épisodes de délire.

 

Comme l’ensemble des médicaments contre la maladie de Parkinson, la lévodopa est prescrite à des doses progressivement croissantes jusqu’à atteindre la dose maximale bien tolérée.

 

Ces médicaments sont le plus souvent administrés par voie orale (gélule, comprimé, comprimé pour suspension buvable). Il existe également un gel intestinal (DUODOPA) administré via une pompe reliée directement dans l’intestin grêle. Il permet une perfusion en continu du médicament. Son utilisation nécessite une intervention chirurgicale pour placer la sonde dans l’intestin.

 

Liste des médicaments mise à jour : Vendredi 15 Avril 2022

Antiparkinsoniens : lévodopa (L-dopa)

 

Les agonistes de la dopamine

 

Dans le cerveau, les agonistes de la dopamine agissent comme la dopamine. Ils provoquent moins de mouvements involontaires que la lévodopa mais sont plus fréquemment responsables d’effets indésirables : nausées et vomissements, vertiges au réveil (hypotension), somnolence et accès de sommeil (contre-indiquant la conduite de véhicules), hallucinations, épisodes délirants. Chez certaines personnes, les agonistes de la dopamine provoquent, lorsqu’ils sont prescrits à forte dose, des fluctuations de l’humeur, une hyperactivité sexuelle ou alimentaire, voire une addiction au jeu. Pour ces raisons, il est préférable que les personnes qui prennent des agonistes de la dopamine à forte dose soient suivies par un psychologue, en particulier durant la période nécessaire à l’ajustement du traitement.

 

Certains agonistes de la dopamine sont des dérivés de l’ergot de seigle. Ils peuvent, en cas d'emploi prolongé, être responsables d'une atteinte des valves cardiaques ou des réactions inflammatoires de type fibrose.

 

Les agonistes de la dopamine sont prescrits dans plusieurs situations : seuls au début de la maladie chez les patients jeunes, en association avec la lévodopa pour diminuer les doses de lévodopa ou lorsque des fluctuations motrices apparaissent. Ils doivent être prescrits à dose progressivement croissante jusqu’à obtention d'une dose maximale qui soit bien tolérée.

 

Les agonistes de la dopamine se présentent sous forme de comprimés ou de gélules à prendre plusieurs fois par jour. Certaines formes à libération prolongée permettent une seule prise par jour. Il existe deux agonistes dopaminergiques qui s'administrent différemment : l'apomorphine (APOKINON) qui s'injecte par voie sous-cutanée et la rotigotine (NEUPRO) qui se présente sous forme de dispositif transdermique (patch) à remplacer tous les jours.

 

Liste des médicaments mise à jour : Vendredi 15 Avril 2022

Antiparkinsoniens : agonistes de la dopamine

 

Antiparkinsoniens : agonistes de la dopamine dérivés de l'ergot de seigle

Antiparkinsoniens : autres agonistes de la dopamine (apomorphine)

Antiparkinsoniens : autres agonistes de la dopamine (rotigotine)

Légende

  • Médicament référent
  • Médicament générique
  •  

Les inhibiteurs de la dégradation de la lévodopa

 

Les inhibiteurs de la dégradation de la lévodopa permettent de maintenir des taux plus élevés de lévodopa (et donc de dopamine) dans le cerveau. On en distingue deux types selon l’enzyme qu’ils bloquent : les inhibiteurs de la COMT et les inhibiteurs de la MAO-B. Ces deux types d’inhibiteurs sont prescrits en association avec la lévodopa lorsque le patient présente des fluctuations motrices. Les inhibiteurs de la MAO-B sont parfois prescrits comme seul traitement en tout début de maladie lorsque les symptômes sont peu gênants.

 

Les effets indésirables des inhibiteurs de la COMT sont des diarrhées et des mouvements involontaires. Ceux des inhibiteurs de la MAO-B sont essentiellement des épisodes de confusion.

Liste des médicaments mise à jour : Vendredi 15 Avril 2022

Antiparkinsoniens : inhibiteurs de la COMT

Antiparkinsoniens : inhibiteurs de la MAO-B (IMAO B)

Légende

  • Médicament référent
  • Médicament générique

Les autres médicaments contre la maladie de Parkinson

 

D’autres médicaments existent dans le traitement de la maladie de Parkinson. Les anticholinergiques bloquent l’action d’un autre messager chimique du cerveau (l’acétylcholine, dont l’action s’oppose à celle de la dopamine). De nos jours, ils sont moins utilisés du fait de leur moindre efficacité et de leurs effets indésirables : rétention urinaire, glaucome aigu et confusion.

 

L’amantadine (MANTADIX) est parfois prescrite contre les mouvements anormaux (dyskinésies). Son mécanisme d’action est mal connu.

Liste des médicaments mise à jour : Vendredi 15 Avril 2022

Antiparkinsoniens : amantadine

Antiparkinsoniens : anticholinergiques

D’autres médicaments sont utilisés pour soulager les effets associés à la maladie de Parkinson ou les effets indésirables des médicaments antiparkinsoniens. Lorsque la maladie de Parkinson s’accompagne de démence (troubles de la mémoire, difficulté d’adaptation associés ou non à des hallucinations), des études ont montré que la rivastigmine (EXELON et ses génériques) est susceptible d’avoir un effet favorable sur cette démence.

Lorsque le traitement antiparkinsonien provoque des hallucinations mais doit être maintenu, celles-ci peuvent être soulagées par la clozapine (LEPONEX et ses génériques) mais ce médicament exige une surveillance stricte du nombre de globules blancs dans le sang.

 

Enfin, les nausées et vomissements, fréquents en début de traitement, peuvent être soulagés par les traitements habituels.

 

Comment prescrit-on les médicaments contre le Parkinson ?

 

Le choix du ou des médicaments prescrits dépend de nombreux facteurs. Au début de la maladie, lorsque les symptômes commencent à devenir gênants, le choix d’un traitement est essentiellement fonction de l’âge du patient. Chez le patient de moins de 70 ans, il est recommandé d’utiliser les agonistes de la dopamine (sauf si le patient présente des symptômes avancés, par exemple des troubles de la marche).
Si les agonistes de la dopamine sont mal tolérés (avec d’importants effets indésirables), il est possible de réduire leur posologie en leur associant la lévodopa. S’ils provoquent systématiquement des hallucinations, ils sont remplacés par la lévodopa. Dans tous les cas, les doses sont augmentées progressivement pour identifier la dose maximale qui est bien tolérée par le patient. De plus, pour une efficacité plus constante tout au long de la journée, il est fréquent que la prise de médicaments contre la maladie de Parkinson soit fractionnée en quatre, cinq, voire six prises par jour.

 

Qu'appelle-t-on fluctuations motrices ?

 

Après une période dite « lune de miel » pendant lesquelles les médicaments sont très efficaces (de quelques mois à une trentaine d’années selon les patients, le plus souvent de six à huit ans), le traitement devient moins efficace et entraîne l’apparition de mouvements involontaires (dyskinésies, voir ci-dessous) qui ne sont pas présents en permanence. Des périodes de bien-être (périodes « on ») alternent avec des périodes de blocage ou de mouvements involontaires (périodes « off ») : ce phénomène porte le nom de « fluctuations motrices » ou « effet on/off » (également appelées « fluctuations symptomatiques » ou « fluctuations de fin de dose »). Les fluctuations motrices sont le signe que la maladie de Parkinson a atteint un stade où il devient plus difficile d’équilibrer le traitement.

 

Si le patient reçoit un médicament agoniste de la dopamine, les fluctuations motrices sont souvent le signe qu’il est temps d’associer la lévodopa au traitement. En général, cela suffit à assurer une stabilisation des symptômes.

 

Si le patient est déjà sous lévodopa, le neurologue envisage alors plusieurs stratégies : ajout d’un agoniste de la dopamine, ajout d’un inhibiteur de la dégradation de la lévodopa ou, éventuellement, prescription de formes de lévodopa à longue durée d’action.

 

Qu'appelle-t-on dyskinésies ?

 

Les dyskinésies sont des mouvements involontaires qui gênent le patient. Après plusieurs années de traitement contre la maladie de Parkinson, les dyskinésies sont fréquemment observées. Leur nature varie selon le moment de la journée (en fait, selon la concentration de lévodopa dans le sang). Au réveil, lorsque la concentration sanguine de lévodopa est la plus faible, il s’agit plutôt de contractions involontaires au niveau des pieds et des jambes (des « crampes »). Lorsque la concentration de lévodopa s’élève (après la prise du médicament), des mouvements involontaires des jambes peuvent survenir. Mais la plupart des dyskinésies s’observent lorsque la concentration sanguine de lévodopa est maximale : des mouvements brusques, irréguliers et de courte durée se déclenchent alors spontanément, en particulier lorsque la personne effectue un mouvement volontaire ou une tâche demandant une attention particulière. Lorsque les dyskinésies sont invalidantes, un ajustement du traitement est nécessaire.

 

Qu'est-ce que la stimulation cérébrale profonde ?

La stimulation cérébrale profonde à haute fréquence (SCP ou « neurostimulation ») est une technique chirurgicale qui consiste à implanter dans le cerveau deux électrodes (deux fils très fins) qui sont laissés en place en permanence et qui vont stimuler des zones très réduites du cerveau, les noyaux subthalamiques.

 

La SCP est réservée aux cas difficiles à traiter avec les médicaments antiparkisoniens, en particulier lorsque des fluctuations d’efficacité sont observées malgré une bonne sensibilité au lévodopa. Cette technique, qui a l’avantage de permettre une stimulation continue, adaptable et réversible, est utilisée chez 5 à 10 % des personnes souffrant de maladie de Parkinson.

 

Les piles des stimulateurs durent environ cinq ans et celles-ci sont changées au cours d’une intervention chirurgicale rapide.

 

La SCP est également utilisée dans le traitement du tremblement essentiel (en stimulant le noyau intermédiaire du thalamus) et dans celui des dystonies (troubles du tonus musculaire, en stimulant le pallidum interne).

 

Comment fonctionne la stimulation cérébrale profonde ?

 

Grâce à une technique de repérage radiologique des structures du cerveau (stéréotaxie), les électrodes sont très précisément positionnées dans deux zones du cerveau, les noyaux subthalamiques droit et gauche. L’extrémité de chaque électrode possède quatre zones de contact (les « plots ») qui peuvent être stimulées indépendamment pour un meilleur contrôle des symptômes. Ces électrodes sont reliées, par des fils passés sous la peau, à deux stimulateurs électriques situés au niveau des clavicules (également sous la peau).

 

Via les électrodes, les stimulateurs envoient des impulsions électriques (d’une intensité de 2 à 3 volts, et d’une fréquence de 130 impulsions par seconde). Ces impulsions électriques activent les cellules nerveuses des noyaux subthalamiques. Cette stimulation localisée corrige les effets de l’insuffisance en dopamine et réduit fortement les symptômes moteurs de la maladie (tremblements, rigidité et ralentissement), ainsi que les dyskinésies et les fluctuations motrices. La fréquence de la stimulation électrique est adaptée selon le besoin de chaque patient afin d’obtenir le meilleur contrôle des symptômes avec le moins d’effets indésirables.

 

Les piles des stimulateurs durent environ cinq ans (selon l’intensité de la stimulation) et celles-ci sont changées au cours d’une intervention chirurgicale rapide. Des piles d’une durée de vie de 25 ans commencent à être utilisées.

 

La mise en place du dispositif de stimulation profonde (une intervention qui dure environ dix heures) exige une forte expertise de la part des équipes chirurgicales. Elle n’est effectuée qu’après une concertation pluridisciplinaire (neurologue, neurochirurgien, psychiatre, neuropsychologue). La stimulation cérébrale profonde est une technique coûteuse (environ 50 000 euros par patient). Elle est prise en charge par l’Assurance maladie.

 

Le traitement médicamenteux peut être maintenu après la pose des électrodes mais, le plus souvent, à des doses très inférieures à celles prescrites avant l’intervention.

 

Qui peut bénéficier de la stimulation cérébrale profonde ?

La SCP ne peut être proposée qu’à certains patients. Pour en bénéficier, il faut :

  • être atteint d’une forme « typique » de maladie de Parkinson (et non d’un « syndrome parkinsonien »), depuis au moins 5 ans et moins de 20 ans (sauf maladie d’évolution très lente) ;
  • présenter, sous lévodopa, une amélioration des symptômes moteurs d’au moins 50 % avec un handicap résiduel compatible avec une vie normale. Plus le patient réagit positivement à la lévodopa, plus efficace sera la stimulation profonde ;
  • présenter des troubles moteurs modérés, mais des symptômes invalidants malgré un traitement optimal, ou des effets indésirables sévères des traitements antiparkinsoniens ;
  • ne pas souffrir de troubles de la conscience, de démence, de dépression ou d’épisode psychiatrique majeur ;
  • avoir une IRM cérébrale normale ;
  • avoir moins de 70 ans (mais, dans certains cas, cette limite d’âge peut être étendue) ;
  • disposer de bonnes conditions sociofamiliales et d’une forte motivation ;
  • ne pas présenter de contre-indication à la neurochirurgie.
  •  

Que se passe-t-il après l’implantation des électrodes ?

 

Pendant les premières semaines, le dispositif électrique reste inactif. En effet, le léger traumatisme local provoqué dans le cerveau par la pose des électrodes suffit pour que les symptômes s’améliorent nettement : c’est ce qu’on appelle l’effet lésionnel. La durée de cet effet est variable et il tend à disparaître progressivement. Pour cette raison, la fréquence du stimulateur électrique doit être augmentée au fur et à mesure de la disparition de l’effet lésionnel. Le rendez-vous de réglage a, en général, lieu cinq semaines après l’intervention, puis à des intervalles progressivement croissants.

 

Le traitement médicamenteux doit être maintenu après la pose des électrodes mais, le plus souvent, à des doses très inférieures (environ 50 % de moins) à celles prescrites avant l’intervention.

 

Quelle efficacité à long terme pour la stimulation cérébrale profonde ?

 

La SCP ne bloque pas complètement la progression de la maladie de Parkinson. En particulier, les symptômes dits « axiaux » continuent à s’aggraver progressivement : troubles de l’équilibre, chutes, « freezing », troubles de l’élocution et de la déglutition, incontinence urinaires, etc. Des troubles cognitifs peuvent également apparaître.

 

Néanmoins, les patients qui bénéficient de la SCP signalent une augmentation significative de leur qualité de vie. Après une année, ils signalent une amélioration des activités de la vie quotidienne de 60 %, ainsi que l’amélioration de nombreux symptômes : tremblements (amélioration de 80 %), rigidité (67 %), impossibilité de faire certains mouvements (akinésie, 56 %), marche (55 %), durée de blocages quotidiens (73 %), par exemple. Ils notent également une amélioration de la qualité de leur sommeil, moins de fluctuations psychiques et de douleurs, le cas échéant.

 

L’amélioration globale persiste 5 ans après l’intervention (amélioration globale de 54 %) et au-delà (36 % d’amélioration à 11 ans).

 

La stimulation cérébrale profonde provoque-t-elle des effets indésirables ?

 

Chez certains patients, la SCP peut provoquer des effets indésirables, en particulier une aggravation des troubles de l’élocution (chez 9 % des patients), une prise de poids (de 4 à 10 kg, chez 8 % des patients), de la dépression (après 3 à 6 mois, chez 6 % des patients), de l’apathie (chez 12 à 24 % des patients), voire des crises maniaques ou une plus grande impulsivité, parfois un syndrome des jambes sans repos. Des traitements et des conseils nutritionnels permettent de contrôler ces effets indésirables.

 

Au-delà des médicaments, certaines mesures peuvent permettre de mieux supporter les symptômes de la maladie de Parkinson, voire de les atténuer.

 

Pratiquer des activités physiques

 

Il est fortement recommandé aux personnes souffrant de maladie de Parkinson de maintenir un bon niveau d’activité physique : marche, jardinage, natation, vélo, tai-chi, yoga, etc. L’activité physique permet de maintenir souplesse, musculature et densité des os. Elle contribue également à un meilleur sens de l’équilibre. Enfin, l’activité physique participe à la lutte contre la dépression et l’anxiété. Lorsque les symptômes parkinsoniens sont importants, l’aide d’un kinésithérapeute ou d’un ergothérapeute peut s’avérer nécessaire pour continuer à maintenir un bon niveau d’activité physique.

Voir également l'actualité : Parkinson : prise en charge non médicamenteuse des troubles moteurs, 07/2016.

 

Pratiquer une activité de relaxation

 

Le stress et l’anxiété ont tendance à aggraver les symptômes de la maladie de Parkinson. Les activités visant à la relaxation (yoga, sophrologie, techniques de respiration, chant, etc.) apportent un bénéfice lors de maladie de Parkinson. Pour les mêmes raisons, le recours à un soutien psychothérapeutique devrait systématiquement être envisagé. La maladie de Parkinson génère souvent de l’anxiété et du stress : pouvoir en parler librement avec un professionnel permet d’évacuer les tensions et d’exprimer son ressenti sans crainte d’être jugé.

 

Prévenir les chutes

 

Les personnes qui souffrent de Parkinson depuis plusieurs années, des troubles de l’équilibre ont tendance se manifester. Des problèmes (freezing) apparaissent à l’initiation de chaque pas qui peuvent déséquilibrer le patient : le corps avance sous la force de l’élan des pas précédents alors que les pieds restent collés au sol. Pour prévenir ces chutes, quelques mesures peuvent être adoptées :

  • Utilisez vos bras comme balanciers.
  • Levez le plus possible les pieds et posez votre talon en premier.
  • Essayez de faire de plus grandes enjambées et penchez-vous un peu en avant.
  • Pour faire demi-tour, évitez de pivoter sur vous-même. Faites plutôt un large demi-cercle.
  • Prenez votre temps.
  • Si vous portez une charge, essayez de la diviser également entre bras droit et bras gauche.
  • Portez des chaussures antidérapantes, très souples et qui vous tiennent bien le pied. Préférez les chaussures dont l’extrémité est légèrement relevée. La hauteur du talon ne doit pas dépasser quatre centimètres.
  • Appliquez les conseils habituels pour sécuriser votre domicile contre les chutes.
  •  

Doit-on changer son alimentation en cas de Parkinson ?

 

A priori, il n’y a pas de raison de modifier son alimentation en cas de maladie de Parkinson (sauf bien sûr si votre alimentation n’est pas équilibrée). Si vous souffrez de constipation, adoptez les mesures diététiques habituelles pour lutter contre ce problème.

 

Chez les personnes qui souffrent de fluctuations motrices (« effet on/off »), il a parfois été préconisé de rassembler l’apport quotidien en protéines (viandes, poissons, œufs, fromages, produits laitiers, etc.) dans le repas du soir. En effet, en présence de lévodopa, la digestion des protéines provoquerait une phase « off » avec un blocage des mouvements. En prenant l’ensemble des protéines le soir, cette phase « off » aurait lieu pendant la nuit, causant ainsi moins de désagrément. Néanmoins, les études manquent pour confirmer cette recommandation.

 

Ne pas rester seul face à la maladie

 

Il peut s’avérer utile de rejoindre une association de patients souffrant de maladie de Parkinson. Les associations disposent d’un réseau de ressources qui peut se révéler très utile lorsqu’on se trouve face à une situation que l’on maîtrise mal. De plus, partager son expérience avec des personnes atteintes de la même maladie permet souvent d’exprimer des sentiments que l’on préfère ne pas évoquer avec ses proches ou son médecin.

 

Enfin, n’hésitez pas à signaler les problèmes que vous rencontrez à votre équipe soignante. Leur expérience et celle de leurs patients peuvent vous permettre d’améliorer votre qualité de vie. N’hésitez pas à leur demander conseil et à utiliser les opportunités qui vous sont proposées : kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, psychologue, etc.

 

Comme pour toute maladie chronique, le choix de l’équipe soignante est essentiel pour une prise en charge optimale. N’hésitez pas à consulter différents spécialistes, en ville et à l’hôpital, pour identifier le mode de prise en charge médicale qui vous convient le plus. Trouver des professionnels qui seront à votre écoute et en qui vous aurez pleine confiance est un élément décisif pour jouir d’une meilleure qualité de vie et profiter des dernières avancées médicales.

        

 

30 octobre 2022

La paranoïa (le délire paranoïaque)

GSM




Écrit par Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso et Dr Lyonel Rossant


La paranoïa est un trouble du fonctionnement mental qui se manifeste par une méfiance exagérée des autres, une sensation de menace permanente et un sentiment de persécution. Le traitement repose sur une psychothérapie associé à la prise de neuroleptiques. L'hospitalisation est parfois nécessaire. 
Sommaire
1.     Qu'est-ce que c'est ?
2.     Les symptômes de la paranoïa
3.     Causes et facteurs de risque
4.     Traitement de la paranoïa

Qu'est-ce que c'est ?

C'est une psychose caractérisée par un délire systématisé, sans affaiblissement des capacités intellectuelles. Cette psychose débute à l'âge moyen de la vie sur un fond de caractère paranoïaque (méfiance, orgueil, hypertrophie du Moi, susceptibilité, jugement faux, rigidité du psychisme ) à la suite bien souvent d'un conflit psychoaffectif d'importance variable.
Le délire est bien systématisé, interprétatif (dont la principale thématique est la persécution) et les réactions agressives contre autrui sont violentes et fréquentes. Le sujet, comme dans toutes les psychoses, adhère totalement à son délire.

Les symptômes de la paranoïa

  • Méfiance exagérée ;
  • Le doute incessant ;
  • La tendance au secret ;
  • Les interprétations négatives des gestes et des paroles ;
  • La rancœur ;
  • L'agressivité ;
  • Le soupçon ;
  • La psychorigidité
  • Une surestimation de soi ;
  • Une sous-estimation des autres ;
  • Un orgueil démesuré ; 
  • Un autoritarisme tyrannique ;
  • L'absence d'autocritique ;
  • Des troubles dans les relations sociales ;
  • Parfois la personne est hypocondriaque ;
  • Dépression.

Causes et facteurs de risque

La paranoïa touche plus souvent les hommes que les femmes. La maladie est plus importante à partir de 40 ans. Cette pathologie psychologique est exaltée par une consommation excessive l'alcool, de substances toxiques telles que la cocaïne. Certains médecins évoquent également des lésions cérébrales après un traumatisme crânien par exemple ou un manque d'oxygénation du cerveau. 
Plusieurs sortes de délires paranoïaques sont décrits :
  • le délire d'interprétation : C'est un patient chez qui un beau jour tout devient subitement clair, tout s'explique, tout s'illumine.
  • A partir d'une perception ou d'une sensation réelle, le malade construit un délire systématisé, souvent de persécution, dans lequel tout prend une signification personnelle pour lui : il juge intentionnel et souvent malveillant le hasard.Ces déductions sont parfois vraisemblables et le patient peut même présenter des preuves qui provoquent parfois le doute et même l'adhésion de l'entourage.
  • Le délire de jalousie et d'érotomanie est un délire passionnel portant sur l'infidélité supposée du partenaire.
  • Le délire de revendication : l'éclosion du délire est brusque et rapide à l'occasion d'un fait réel et précis : surtout un préjudice, un procès perdu, une injure faible, un avancement retardé, une réforme repoussée...
Dans tous les cas, il s'agit d'une injustice vraie ou fausse dont le malade se considère la victime et entreprend d'obtenir réparation.
L'idée de préjudice devient une idée, fixe, obsédante et dominante.
Le besoin d'obtenir la réparation est impérieux. Il s'accompagne d'un état d'exaltation passionnelle et ces patients sont bien connus des magistrats.
Parmi ces délirants revendicateurs les psychiatres reconnaissent :
  • Les "quérulents processifs" ou procéduriers qui se ruinent en procès ;
  • Les "idéalistes passionnés" qui luttent avec acharnement pour une idéologie politique. Ce sont les fanatiques de la politique et de la religion; ils élaborent un système délirant de réforme sociale, religieuse ou artistique, et ajoutent souvent à des idées généreusement utopiques la cruauté la plus terrible ;
  • Les "inventeurs méconnus" qui doivent s'efforcer de prendre des précautions et de déjouer les complots ;
  • Les "délirants hypochondriaques", etc.

Traitement de la paranoïa

Les neuroleptiques sont souvent associés à la psychothérapie.
L'hospitalisation est parfois nécessaire, parfois même l'internement psychiatrique, quand le paranoïaque accuse un persécuteur précis. De même, l'hospitalisation est envisagée quand le patient devient dangereux pour lui-même (suicide) et/ou pour les autres (agressions). 
       
26 octobre 2022

Miction excessive ou fréquente

GSM

Par Geetha Maddukuri , MD, Saint Louis University

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-r%C3%A9naux-et-des-voies-urinaires/sympt%C3%B4mes-des-troubles-du-rein-et-des-voies-urinaires/miction-excessive-ou-fr%C3%A9quente

Dernière révision totale mai 2021

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La plupart des personnes urinent 4 à 6 fois par jour environ, le plus souvent pendant la journée. Normalement, les adultes éliminent de 700 millilitres à 3 litres d’urine par jour. Une miction excessive peut signifier

·        Un volume accru d’urine (polyurie)

·        Un volume normal d’urine avec une nécessité d’uriner plus souvent (fréquence urinaire)

·        les deux.

La fréquence urinaire peut s’accompagner de la sensation d’une nécessité impérieuse d’uriner (urgence urinaire). En particulier, de nombreuses personnes remarquent une polyurie parce qu’elles doivent se lever pour uriner la nuit (nycturie). Une nycturie peut également survenir lorsque les personnes absorbent trop de liquides peu avant le coucher, même si elles ne boivent pas plus de la normale dans l’ensemble.

(Voir Présentation des symptômes des voies urinaires.)

Causes d’une miction excessive ou fréquente

Certaines des causes d’un volume accru d’urine diffèrent de celles d’une miction trop fréquente. Toutefois, du fait que de nombreuses personnes qui produisent des volumes excessifs d’urine ont également besoin d’uriner fréquemment, ces deux symptômes sont souvent considérés conjointement.

Les causes les plus courantes de la fréquence urinaire sont les suivantes

·        Infections de la vessie (cause la plus fréquente chez les femmes et les enfants)

·        Incontinence urinaire

·        Hypertrophie prostatique non cancéreuse (hyperplasie bénigne de la prostate, la cause la plus fréquente chez les hommes âgés de plus de 50 ans)

·        Calculs dans les voies urinaires

Les causes les plus fréquentes de polyurie à la fois chez les adultes et les enfants sont les suivantes

·        Diabète sucré non contrôlé (cause la plus fréquente)

·        Prise de boissons trop importante (polydipsie)

·        Diabète insipide

·        Prise de médicaments ou de substances diurétiques (augmentant l’excrétion d’urine), telles que l’alcool ou la caféine

Le diabète insipide provoque une polyurie du fait de troubles causés par une hormone dénommée l’hormone antidiurétique (ou vasopressine). L’hormone antidiurétique permet la réabsorption des liquides par les reins. Si la production d’hormone antidiurétique est insuffisante (une pathologie dénommée diabète insipide central) ou si les reins sont dans l’incapacité d’y répondre correctement (diabète insipide néphrogénique), les personnes urinent excessivement.

Les personnes atteintes de certains troubles rénaux (tels qu’une néphrite interstitielle ou des lésions rénales résultant d’une anémie falciforme) peuvent également uriner excessivement parce que ces troubles réduisent également le volume de liquide réabsorbé par les reins.

Évaluation d’une miction excessive ou fréquente

Un grand nombre de personnes sont gênées de s’entretenir avec leur médecin des troubles relatifs à la miction. Mais du fait que certains troubles provoquant une miction excessive sont très graves, les personnes qui urinent excessivement doivent consulter un médecin. Les informations suivantes aident les personnes à déterminer si une consultation médicale est nécessaire et elles les y prépareront le cas échéant.

Signes avant-coureurs

Chez les personnes urinant excessivement, certains symptômes et caractéristiques sont une source d’inquiétude. À savoir :

·        Faiblesse des jambes

·        Fièvre et douleur dorsale

·        Apparition soudaine ou apparition au cours des premières années de la vie

·        Sueurs nocturnes, toux et perte de poids, en particulier chez les personnes présentant de lourds antécédents de tabagisme

·        Trouble psychiatrique

Quand consulter un médecin

Les personnes présentant une faiblesse des jambes doivent consulter immédiatement à l’hôpital car elles peuvent présenter un trouble de la moelle épinière. Les personnes présentant fièvre et douleur dorsale doivent consulter un médecin dans la journée car elles peuvent être atteintes d’une infection rénale. Les personnes présentant d’autres signes avant-coureurs doivent consulter un médecin dans un délai d’un jour ou deux. Les personnes ne présentant pas de signes avant-coureurs devront prendre rendez-vous chez un médecin dès que cela leur est possible, généralement dans un délai de quelques jours à une semaine plus tard, bien que le fait d’attendre plus longtemps soit généralement sans danger si les symptômes se sont développés sur plusieurs semaines ou plus et s’ils sont légers.

Que fait le médecin

Les médecins posent d’abord des questions sur les symptômes et les antécédents médicaux de la personne puis procèdent à un examen clinique. Les observations faites par les médecins pendant le relevé des antécédents et l’examen clinique les aiguillent souvent sur la cause des mictions excessives et les examens complémentaires à réaliser le cas échéant (voir le tableau Quelques causes et caractéristiques des mictions excessives).

Les médecins posent des questions concernant

·        Quantités de liquides absorbées et urinées afin de déterminer si le problème est lié à la fréquence urinaire ou à une polyurie

·        Depuis combien de temps les symptômes sont présents

·        Si d’autres problèmes liés à la miction sont présents

·        Si la personne prend des diurétiques (médicaments et autres substances qui augmentent la production d’urine), y compris des boissons contenant de la caféine

Certains résultats évidents peuvent fournir des indices quant à la cause de la miction fréquente. Une sensation de douleur ou de brûlure à la miction, de la fièvre et une douleur dorsale ou costale peuvent être les signes d’une infection. Chez les personnes qui absorbent de grandes quantités de boissons contenant de la caféine ou qui ont juste débuté un traitement par un diurétique, la substance diurétique est susceptible de constituer une cause. Les hommes souffrant d’autres problèmes de miction, comme des difficultés à débuter la miction, un faible débit urinaire et des pertes urinaires post-mictionnelles, peuvent présenter un trouble de la prostate.

Certains résultats évidents peuvent également fournir des indices quant à la cause de la polyurie. Par exemple, une polyurie se manifestant dans les premières années de la vie est susceptible d’être causée par un trouble héréditaire tel que le diabète insipide central ou néphrogénique ou un diabète sucré de type 1.

Chez les femmes, l’examen clinique comprend généralement un examen pelvien et le prélèvement d’échantillons de liquide cervical et vaginal, aux fins de dépistage d’infections sexuellement transmissibles. Chez les hommes, le pénis est examiné pour dépister la présence d’un écoulement et les médecins pratiquent un toucher rectal afin de contrôler la prostate.

Examens

Les médecins pratiquent une analyse d’urine et souvent une mise en culture d’urine chez la plupart des personnes. La nécessité d’autres examens dépend de ce que les médecins auront trouvé lors du relevé des antécédents et au cours de l’examen clinique (voir le tableau Quelques causes et caractéristiques des mictions excessives). Si les médecins ne sont pas sûrs que les personnes produisent réellement plus d’urine que la normale, ils peuvent collecter et mesurer le volume d’urine produit pendant 24 heures. Si les personnes souffrent réellement de polyurie, les médecins mesurent la glycémie. Si le diabète sucré n’est pas la cause de la polyurie et si aucune autre cause, telle qu’un excès de liquide intraveineux, n’en est clairement responsable, d’autres examens s’avéreront nécessaires. Les taux d’électrolytes et la concentration de certains sels (osmolarité) sont mesurés dans le sang des personnes, dans leur urine, ou dans les deux, souvent après une privation d’eau pendant un certain temps, suivie de l’administration d’hormone antidiurétique.

Traitement de la miction excessive ou fréquente

La meilleure manière de traiter une miction excessive est de traiter le trouble sous-jacent. Par exemple, le diabète sucré est traité par un régime alimentaire et de l’exercice physique plus des injections d’insuline et/ou des médicaments par voie orale. Dans certains cas, les personnes peuvent réduire une miction excessive en réduisant leur consommation de café ou d’alcool. Chez les personnes dont le sommeil est perturbé parce qu’elles doivent se réveiller pour uriner (nycturie), il peut être nécessaire de réduire la consommation de boissons avant le coucher.

Les enfants qui présentent une énurésie nocturne (pipi au lit) peuvent également être pris en charge par une thérapie de motivation, dans laquelle ils sont récompensés pour la pratique de comportements qui réduisent l’énurésie nocturne (par exemple, avec des autocollants sur un calendrier rappelant d’aller aux toilettes avant d’aller se coucher). Si la thérapie de motivation ne fonctionne pas, des alarmes rappelant la nécessité d’uriner peuvent alors être essayées. En cas d’échec des autres mesures, les médecins peuvent prescrire de la desmopressine par voie orale pour contrôler la soif et la miction excessives

Les médecins peuvent régler la posologie des diurétiques qui contribuent à une miction excessive. Les adultes atteints de nycturie peuvent être traités par des myorelaxants vésicaux et des médicaments pour prévenir les spasmes vésicaux. Les cas résistants peuvent également être traités avec de la desmopressine.

Aspects essentiels concernant les personnes âgées

Les hommes âgés urinent souvent fréquemment parce que le volume de la prostate augmente avec l’âge (hyperplasie prostatique bénigne). Chez les femmes âgées, une miction fréquente est également plus courante du fait de nombreux facteurs, tels que l’affaiblissement des tissus de soutien pelvien après l’accouchement et la diminution des œstrogènes après la ménopause. Les personnes âgées des deux sexes sont plus susceptibles de prendre des diurétiques, de telle sorte que ces médicaments peuvent contribuer à une miction excessive. Les personnes âgées présentant une miction excessive ont souvent besoin d’uriner la nuit (nycturie). La nycturie peut contribuer à l’augmentation des troubles du sommeil et des chutes, en particulier si les personnes se dépêchent d’aller aux toilettes ou si la zone n’est pas bien éclairée. Les traitements ciblant l’hyperplasie prostatique bénigne incluent des médicaments par voie orale et la chirurgie dans certains cas.

Points clés

·        Les infections des voies urinaires sont la cause la plus courante de la fréquence urinaire chez les femmes et les enfants.

·        Un diabète sucré non contrôlé est la cause la plus fréquente de la polyurie.

·        L’hyperplasie bénigne de la prostate est une cause fréquente chez les hommes de plus de 50 ans.

·        Une absorption excessive de caféine peut provoquer une fréquence urinaire chez tout le monde.

          

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18 août 2022

La nouvelle souche de fièvre hémorragique de Crimée-Congo

GSM

Elle tue jusqu'à 40% des malades : la nouvelle souche de fièvre hémorragique de Crimée-Congo, transmise par les tiques, inquiète

jeu. 30 juin 2022 à 12:11 PM - Écrit par Autrui sur yahoo

Santé

Des chercheurs russes ont identifié une nouvelle souche de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo dont le taux de mortalité peut atteindre jusqu’à 40% des personnes infectées.

Une découverte inquiétante. Mardi 28 juin, des scientifiques de l’université Sechenov de Moscou ont annoncé à l’agence de presse Tass avoir identifié une nouvelle souche de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo dans le sud de la Russie. Cette maladie qui provoque des flambées de fièvre hémorragique virale sévère peut tuer jusqu’à 40% des personnes infectées.

Une maladie déjà observée en Europe

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo sévit dans plusieurs pays d'Afrique, des Balkans, du Moyen-Orient et d’Asie. Elle est aussi responsable de vagues épidémiques dans les régions du Sud de la Russie, notamment aux frontières de l'Ukraine, de la Géorgie et du Kazakhstan. Plus rarement, elle est observée en Europe. En mai 2020, un homme avait ainsi dû être hospitalisé en Espagne après avoir été piqué par une tique dans une pinède de la province de Salamanque, rappelle L’Indépendant.

Le virus responsable de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, de la famille des Bunyaviridés, "se transmet principalement à l’être humain à partir des tiques et des animaux d’élevage", détaille l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les Hommes peuvent aussi se le transmettre entre eux après un contact direct avec du sang, des sécrétions ou des liquides biologiques.

Des symptômes d’apparition brutale

La durée d’incubation du virus est comprise entre un et 13 jours. Apparaissent ensuite brutalement des symptômes, tels que de la fièvre, des vertiges, des douleurs musculaires et des raideurs, des maux de tête et une sensibilité des yeux, notamment à cause de la lumière. Des nausées, vomissements, diarrhées, maux de gorge et confusion sont aussi observés dans certains cas. "Au bout de deux à quatre jours, l’agitation peut laisser la place à une somnolence, une dépression, une lassitude", note l’OMS.

Les autres signes cliniques sont : la tachycardie, le gonflement des ganglions, des saignements au niveau des muqueuses. Chez les personnes les plus gravement touchées se développent une dégradation rapide de la fonction rénale, une insuffisance hépatique ou pulmonaire soudaine à partir du cinquième jour de maladie et la mort survient généralement au cours de la deuxième semaine de la maladie. Pour les autres, l’état général commence à s’améliorer neuf à dix jours après le début des symptômes.

      

12 août 2022

Insuffisance Cardiaque : causes, symptômes & traitements

GSM

Institut Amelis 23 Sep 2021

Maladie aux formes et aux origines multiples, l’insuffisance cardiaque frappe aujourd’hui un million de Français, en majorité des personnes âgées. Quand le cœur n’est plus capable de pomper efficacement le sang nécessaire aux besoins de l’organisme, on parle d’insuffisance cardiaque. Comment la définir et quelles en sont les causes ? Quels sont ses symptômes et comment pose-t-on son diagnostic ? Et enfin, quels sont les traitements disponibles ?

Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?

Un cœur sain expulse le sang dans le corps pour lui permettre de fonctionner. Selon l’effort que le corps fournit, il s’adapte pour répondre à ses besoins en pompant plus rapidement et plus de sang. L’insuffisance cardiaque regroupe les difficultés du cœur à effectuer cette tâche fondamentale. En cause : différentes maladies cardio-vasculaires affectant le muscle (l’infarctus du myocarde), les valves assurant l’étanchéité entre les différentes parties du cœur, ou les artères (l’hypertension artérielle). Le cœur compense en pompant plus, ses battements augmentent. Ainsi, il grossit, se rigidifie et s’affaiblit.

L’insuffisance cardiaque peut être diastolique : un volume moindre de sang pénètre dans le cœur, via les artères coronaires. Dans la majeure partie des cas, elle est systolique : le sang est moins bien expulsé, il s’accumule dans le cœur et ralentit la circulation sanguine. Cela entraîne une accumulation de liquide dans le reste du corps. Des œdèmes aux jambes, aux mains et aux pieds apparaissent, et le patient est essoufflé quand le liquide stagne dans les poumons. Cet excès de liquide dans l’organisme perturbe aussi le travail des reins. Face à ces dysfonctionnements, le cœur est sous pression pour fournir oxygène et nutriments qui sont nécessaires aux organes.

10% des personnes âgées de plus de 70 ans souffrent d’insuffisance cardiaque, mais elle peut frapper à tous les âges et pour différentes raisons. 2,3 % de la population française en est atteinte, et 70 000 personnes en décèdent chaque année. La “décompensation” ou aggravation des symptômes entraîne l’hospitalisation de plus de 165 000 personnes par an.

Symptômes et diagnostic

L’essoufflement est le premier signe d’insuffisance cardiaque. Un bilan doit être accompli pour poser un diagnostic permettant de rechercher les causes et maladies associées.

Symptômes

  • l’essoufflement, provoqué par des poumons gérant mal un excès de sang. Il se manifeste en cas d’effort et au repos, assis ou même allongé, nécessitant d’appeler les secours ;
  • la fatigue, engendrée par une mauvaise circulation sanguine et les muscles recevant moins de nutriments ;
  • l’œdème de certaines parties du corps en raison des problèmes circulatoires. Une prise de poids peut rapidement survenir ;
  • des palpitations révélant un emballement du cœur, des malaises liés à une tension artérielle faible, des troubles de la mémoire, une perte d’appétit, des douleurs au foie, un ventre gonflé et une libido moindre sont aussi des signes d’insuffisance cardiaque.

Diagnostic

Le diagnostic est posé grâce à des examens approfondis déterminant la cause et la gravité de l’insuffisance cardiaque. Ils sont nécessaires car certains symptômes sont communs à d’autres maladies. Ils visent à déterminer l’origine de la maladie et adapter son traitement.

  • analyse de sang avec recherche de cholestérol, preuve de dysfonctionnements rénaux et hépatiques ;
  • radio du thorax pour contrôler la taille du cœur et l’état des poumons ;
  • électrocardiogramme pour détecter une arythmie, des séquelles d’infarctus ;
  • échocardiographie (ou échodoppler cardiaque) pour évaluer l’état des différentes parties du cœur (épaisseur et taille des chambres cardiaques, santé des valves), la capacité de remplissage et d’expulsion du sang par le ventricule gauche.

On peut également faire réaliser un test d’effort au patient, un examen des artères coronaires (coronarographie) et analyser la pression sanguine dans le cœur.

Quelles sont les causes de l’insuffisance cardiaque ?

Plusieurs causes sont identifiées, notamment des maladies cardiaques, cardio-vasculaires et respiratoires.

Les troubles cardiaques, notamment la cardiopathie ischémique (l’infarctus du myocarde, l’angine de poitrine) sont en cause dans 70% des cas. L’infarctus détruit une partie du muscle et perturbe son fonctionnement. L’angine de poitrine résulte de l’obstruction d’une artère coronarienne par une plaque d’athérome (cholestérol), empêchant l’arrivée suffisante du sang dans le cœur.

Dans 20 à 30% des cas, les troubles circulatoires, surtout l’hypertension artérielle, augmentent la pression sanguine. Le cœur, fatigué, s’épaissit en réaction pour continuer à expulser le sang, mais il finit par s’affaiblir.

Des troubles respiratoires comme :

  • la bronchopneumopathie obstructive,
  • l’emphysème,
  • l’embolie pulmonaire,
  • ou l’hypertension artérielle pulmonaire exigent que le ventricule droit du cœur pompe davantage pour maintenir la circulation sanguine des poumons.

Enfin, des cardiomyopathies (maladie du cœur causée par une augmentation de son épaisseur) d’origine génétique, médicamenteuse, infectieuse, ou une arythmie cardiaque peuvent aussi entraîner une insuffisance cardiaque.

Quels sont les traitements existants ?

Si on ne peut guérir l’insuffisance cardiaque, son traitement est d’autant plus efficace au stade précoce de la maladie. Il vise à contrôler les symptômes pour améliorer la qualité de vie et freiner son évolution.

Les traitements non-médicamenteux reposent sur la chirurgie pour réparer ou remplacer une valve, poser un pacemaker et lutter contre l’arythmie, voire un défibrillateur en cas de risque élevé d’arrêt du cœur. Aussi, l’angioplastie coronarienne et le pontage coronarien visent à rétablir le flux normal du sang. La transplantation cardiaque est envisagée sous 65 ans.

Un changement d’hygiène de vie améliore aussi l’état général du patient. Un régime pauvre en sel lui est prescrit, avec des portions modérées, peu :

  • de viande rouge,
  • de pain,
  • d’aliments transformés, riches en graisses et sucres.

Il inclut des activités physiques telles que la marche à pied. La réadaptation cardiaque intervient dans le cas d’insuffisance stable et s’appuie sur un traitement médicamenteux, l’hygiène de vie, l’exercice physique et un soutien psychologique.

Enfin, des médicaments agissent à différents niveaux et sont combinés pour obtenir un effet coordonné. Ce sont notamment :

  • la digitaline / digoxine,
  • les bêta-bloquants,
  • les inhibiteurs de l’enzyme de conversion,
  • et les diurétiques.

L’objectif est d’alléger la charge de travail du cœur, de stabiliser son fonctionnement (rythme cardiaque, fréquence, flux sanguin, état du muscle, des artères et valves) tout en assurant une circulation sanguine adéquate au fonctionnement de l’organisme, et de faciliter l’élimination naturelle de liquides.

      

5 août 2022

Hypotension artérielle : symptômes, causes, traitement

 

 

GSM

Publié le 06/01/2021 à 15h04 , mis à jour le 06/01/2021 à 15h04

en collaboration avec Dr Stéphane Manzo-Silberman (cardiologue interventionnelle, département de Cardiologie Hôpital Lariboisière APHP)

L’hypotension artérielle correspond à une chute de la pression du sang dans les artères. Les causes sont multiples et plus ou moins sérieuses. Il convient de consulter au moindre malaise afin d’en déterminer l’étiologie. Éclairage avec la docteure Stéphane Manzo-Silberman, cardiologue.

Hypotension artérielle : qu’est-ce que c’est ?

La tension artérielle correspond à la pression du sang dans les artères. Mesurée à l’aide d’un tensiomètre et indiquée par deux valeurs (la pression systolique et la pression diastolique), elle est exprimée en millimètres de mercure (mmHg). Alors que l’hypertension artérielle est "liée à une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins"1, l’hypotension artérielle correspond à une baisse brutale de la tension artérielle

On parle d’hypotension artérielle lorsque la tension est "en-dessous de la normale, explique la docteure Stéphane Manzo-Silberman, cardiologue, et on considère que la valeur normale est 120/80 mmHg. Mais pour que l’hypotension soit significative, il faut que la tension descende bien en-deçà de cette norme, c’est-à-dire qu’il faut qu’elle soit inférieure à 90/60 mmHg".

Quelles en sont les causes ?

Il existe différentes formes d’hypotension artérielle :

  • L’hypotension orthostatique, "qui survient lorsque l'on passe de la position allongée ou assise à debout" ;
  • L’hypotension postprandiale, qui survient après le repas ;
  • L’hypotension intracrânienne, qui correspond à une chute de pression dans la boîte crânienne et qui est "spécifique à la pathologie neurologique". 

Les causes d’une tension basse sont variées et peuvent être les suivantes :

  • Un trouble cardiaque : "Le cœur dans sa fonction de pompe est défaillant et cette baisse de tension va être le premier signe de cette défaillance, précise la Dre Manzo-Silberman. Elle va être associée à des signes d'atteinte des autres organes, comme par exemple le cerveau qui ne reçoit plus suffisamment de sang et donc d’oxygène, les reins, etc." ;
  • Des traitements médicamenteux (antihypertenseurs dont diurétiques, antidépresseurs et anxiolytiques notamment) “qui coupent les mécanismes habituels de régulation” ;  
  • Des pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou les formes évoluées de neuropathie diabétique : "il y a une atteinte au niveau de la régulation du tonus des artères, une dysautonomie" ;
  • Une hypovolémie après une hémorragie ;
  • Un traumatisme crânien ;
  • Un choc anaphylactique ;
  • Une maladie infectieuse ;
  • Une grande consommation d’alcool ;
  • Une déshydratation importante.

Hypotension artérielle : quels symptômes ?

Une hypotension artérielle peut se traduire par une lipothymie, c’est-à-dire une sensation de malaise sans perte de connaissance entraînant plusieurs symptômes : faiblesse, grande fatigue, palpitations, vertiges, sueurs, etc. 

Parfois, il peut y avoir perte de connaissance (syncope) : "Si la baisse de tension est trop importante, le cerveau ne va pas recevoir assez d'oxygène, détaille la cardiologue. C’est le risque principal de l’hypotension artérielle".

Quand doit-on consulter ?

La Dre Manzo-Silberman est claire : "Tout malaise doit faire l'objet d'une consultation chez son médecin. Il ne faut pas minimiser, a fortiori si l’on est sous traitement antihypertenseur ou porteur.se d'une pathologie qui peut se compliquer - diabète, maladie de Parkinson, etc. La consultation médicale est essentielle pour pouvoir juger de la gravité de l’hypotension et en déterminer l’étiologie. Car une hypoperfusion du cerveau [baisse du débit sanguin cérébral, NDLR] peut également avoir des conséquences sur les autres organes et entraîner une insuffisance rénale, une atteinte hépatique…"

Hypotension artérielle : quel traitement ?

En cas de malaise

"En cas de malaise, il ne faut pas rester debout : il faut s’asseoir immédiatement et lever ses jambes pour essayer d’augmenter le flux sanguin vers les organes principaux, notamment le cerveau, explique la cardiologue. Cela permet d’éviter la syncope et la chute potentiellement traumatisante".

Sur le long terme

Le traitement va dépendre de la cause et donc de l’éventuelle maladie sous-jacente : prise de médicaments et adaptation de son hygiène de vie en cas d’insuffisance cardiaque, modification des traitements médicamenteux, chirurgie en cas de traumatisme crânien… 

Conseils de prévention : comment éviter les malaises ?

La Dre Manzo-Silberman conseille d’éviter le plus possible "les situations qui peuvent favoriser la station debout prolongée, d’être à jeun et de se lever brusquement, surtout si l’on est sous traitement ou porteur.se d'une pathologie qui peut exposer à ce risque. Ces personnes doivent par ailleurs bien respecter les prises médicamenteuses et contrôler leur tension. En cas d’insuffisance veineuse, il est recommandé de porter des bas de contention". Une bonne hydratation est également préconisée.

      

 

3 août 2022

Comprendre l’hypertension artérielle (HTA)

 

 

GSM

Institut Amelis 16 Mai 2019

L’hypertension artérielle est la maladie chronique la plus répandue en France. Quand elle n’est pas traitée et que le patient n’a pas une bonne hygiène de vie, elle conduit entre autres à des infarctus du myocarde, des AVC, et joue même un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Si un traitement médical, une diététique et une activité physique adaptés permettent généralement de la contrôler, certains patients sont résistants aux traitements.
Comment combattre efficacement cette maladie cardiovasculaire ?

Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?

L’hypertension artérielle résulte d’une trop grande pression du sang dans les artères, engendrée par le flux sanguin provenant du cœur dans le système vasculaire.

En vieillissant, les artères perdent de leur élasticité: elles sont plus épaisses et se rigidifient. Des plaques d’athérome (dépôt dans la paroi interne de l’artère) apparaissent sur certaines artères importantes et les bouchent progressivement. Le sang y circulant plus difficilement, la tension artérielle augmente mécaniquement.

Dans le cerveau, ce phénomène bouche les vaisseaux, conduisant à la dégénérescence puis la mort des neurones.

En chiffres, l’hypertension artérielle représente:

  • 10 à 15 millions de personnes concernées en France et 1 adulte sur 3 est touché
  • 20% des personnes atteintes ne suivent aucun traitement et 50% n’ont pas conscience d’être malades
  • 11% de la population adulte est traitée et dans 50% des cas, le traitement est insuffisant à réellement faire baisser l’hypertension artérielle
  • Si l’âge n’est pas le seul facteur déclencheur, son incidence augmente proportionnellement: 40% des plus de 65 ans et 90% des plus de 85 ans en sont atteints

Caractéristiques et diagnostic

Si la tension artérielle varie normalement chez tout individu au cours de la journée et de la nuit en fonction des activités physiques et de l’exposition au stress, l’hypertension artérielle se manifeste avec persistance dans le temps, elle n’est pas temporaire.

Pour la diagnostiquer, il convient de calculer chez un patient au repos deux valeurs mesurant:

  • la pression diastolique (valeur basse ou pression minimale) : le cœur est relâché, il se remplit de sang qui parvient dans ses oreillettes depuis les artères pulmonaires et les veines caves. Valeur normale : 90 mmHg (mm de mercure)
  • la pression systolique (valeur haute ou pression maximale) : le cœur est contracté et propulse le sang depuis l’aorte vers les artères périphériques. Valeur normale : 140 mmHg

Concrètement, la mesure des deux valeurs est faite 2 fois sur une période de 3 à 6 mois, la seconde fois étant réalisée soit en environnement hospitalier, soit par le patient lui-même à son domicile.

Si les mesures du patient sont supérieures ou égales à ces valeurs, le diagnostic d’hypertension artérielle est posé.

On considère que l’augmentation de 2 points de la pression artérielle habituelle double le risque d’AVC et d’infarctus du myocarde.

Symptômes, causes et complications de l’hypertension artérielle

Maladie invisible et asymptomatique, la vigilance est de mise dès que ces signes éventuels d’une hypertension artérielle apparaissent :

  • somnolence et fatigue
  • malaises
  • suées
  • maux de tête (localisés dans la nuque et récurrents le matin)
  • palpitations
  • vertiges
  • bourdonnements d’oreille
  • engourdissements
  • nausées et vomissements
  • troubles de la vue
  • saignements de nez

La récurrence de ces troubles nécessite la consultation d’un médecin.

Si la cause exacte de l’hypertension artérielle n’est pas connue, des facteurs liés à une mauvaise hygiène de vie la favorisent :

  • surpoids
  • excès de « mauvais » cholestérol et « bon » cholestérol peu élevé
  • manque d’activité physique adapté
  • tabagisme (rétrécissant les artères)
  • consommation d’alcool et de sel trop élevée
  • stress

Certaines maladies augmentent le risque de souffrir d’hypertension artérielle comme l’hypercholestérolémie, le diabète et l’apnée du sommeil.

Plus rarement certaines maladies rénales, endocriniennes et des glandes surrénales peuvent aussi la causer.

En l’absence de traitement antihypertenseur spécifique, elle entraîne une dégradation de certains organes, comme le rein et le cœur (insuffisances rénale et cardiaque, angines de poitrine), l’œil (rétinopathie) et bien sûr les artères elles-mêmes (artériosclérose et artériopathie des membres inférieurs). Les AVC et maladies d’Alzheimer et apparentées font partie des complications liées à l’hypertension artérielle.

Plus rarement, certains traitements médicamenteux (corticoïdes, antidépresseurs, certains anti-inflammatoires…) et les antécédents familiaux peuvent aussi la favoriser ou l’aggraver, mais elle est exceptionnellement d’origine génétique.

Prévention et traitement

Des mesures favorisant une meilleure hygiène de vie aident à réduire, voire éviter, l’hypertension artérielle légère et sont à adopter dans tous les cas.

Toutefois, elles ne suffisent pas au bout de quelques mois dans les cas avancés: un traitement antihypertenseur doit alors être prescrit par ordonnance. Il peut consister en un seul médicament ou en associer plusieurs.

Il existe 8 familles de médicaments pour lutter contre cette maladie, qui interviennent à différents niveaux :

  • élimination ou régulation du sel (sodium) et de l’eau dans l’organisme (diurétiques)
  • vasodilatation (dilatation des vaisseaux pour aider le passage du flux sanguin)
  • diminution de l’activité du système nerveux et de la fréquence du rythme cardiaque (bêta-bloquants)
  • lutte contre l’insuffisance cardiaque
  • contrôle cérébral de la tension artérielle
  • assouplissement des artères

Le traitement médicamenteux consiste en la prise d’un ou plusieurs médicaments. L’action de différents médicaments combinés peut agir simultanément sur ces facteurs, en fonction de la condition du patient.

Ce traitement et le respect d’une bonne hygiène de vie nécessitent la responsabilisation du patient hypertendu: il doit accepter les contraintes découlant de sa condition. Elle implique la prise rigoureuse du traitement, un contrôle médical régulier pour en vérifier l’efficacité et son ajustement éventuel, ainsi que le contrôle hebdomadaire ou plus fréquent de sa tension par le patient.

Cela implique également d’indiquer à son médecin traitant que son traitement lui convient au quotidien pour préserver sa santé.

Cependant, 10 à 30% des malades hypertendus sont résistants à ces traitements. La recherche médicale explore actuellement d’autres voies pour combattre efficacement cette résistance. Enfin, si ces traitements luttent contre l’hypertension artérielle et ses conséquences hautement néfastes sur l’ensemble de l’organisme, ils ne permettent pas de la vaincre définitivement.

       

 

3 juin 2022

Arthrose et rhumatismes

GSM

 

VIDAL - Mis à jour : Lundi 15 Novembre 2021

Cet article, destiné au grand public et rédigé par un rédacteur scientifique, reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à sa date de mise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc. Il n'a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin ou de votre pharmacien.

Qu’est-ce que l’arthrose ?

L'arthrose, également appelée rhumatismes, est un vieillissement des articulations lié à leur usure. Elle résulte de facteurs héréditaires et de facteurs liés au mode de vie. L'utilisation excessive de certaines articulations pour des motifs sportifs ou professionnels, pendant de nombreuses années, favorise l'apparition de l’arthrose. L’obésité y contribue en surchargeant les articulations des hanches, des genoux et des chevilles. Les femmes sont trois fois plus touchées par l’arthrose que les hommes.

L’arthrose est-elle une maladie fréquente ?

L'arthrose est la maladie des articulations la plus répandue en France. Les formes d’arthrose les plus fréquentes sont l’arthrose cervicale (responsable de maux de nuque), l’arthrose lombaire (responsable de mal de dos), l’arthrose des doigts (responsable de déformations), l’arthrose de la hanche et du genou mais également celle de l’épaule, du coude, du poignet ou des chevilles. Les femmes sont trois fois plus touchées que les hommes. C’est un réel problème de santé public, qui représente une des principales causes de la perte d’autonomie des personnes âgées.

Quels sont les symptômes de l’arthrose ?

Les symptômes de l’arthrose sont des douleurs et des raidissements des articulations. Les douleurs sont plus intenses au réveil, jusqu'à ce que les articulations s’échauffent, ou après un exercice plus soutenu qu'à l’ordinaire. La maladie évolue par poussées, des épisodes douloureux alternant avec des périodes d’accalmies. Les formes d’arthrose les plus fréquentes sont l’arthrose du cou, du dos, des doigts, de la hanche et du genou mais elle peut également toucher l’épaule, du coude, du poignet ou des chevilles.

Quelles sont les causes de l’arthrose ?

L'arthrose est probablement une maladie résultant de facteurs héréditaires et de facteurs liés au mode de vie. L'utilisation excessive de certaines articulations pour des motifs sportifs ou professionnels, pendant de nombreuses années, favorise l'apparition de la maladie. L’obésité y contribue en surchargeant les articulations des hanches, des genoux et des chevilles. Néanmoins, l'arthrose apparaît également chez des personnes qui ne présentent aucun de ces facteurs de risque.

Arthrite ou arthrose ?

Il ne faut pas confondre arthrite et arthrose. L’arthrite aiguë est généralement due à une infection due à des bactéries. Elle se traduit par une violente inflammation, de la fièvre, et nécessite un traitement d’urgence. L’articulation est rouge, chaude, enflée et très douloureuse. L’arthrite chronique évolue sur de longues périodes. Elle est souvent d’origine auto-immune (le système immunitaire agresse les cartilages articulaires) : c’est le cas par exemple de la polyarthrite rhumatoïde ou de la spondylarthrite ankylosante.

 

La prévention de l'arthrose repose sur des mesures visant à protéger les cartilages articulaires tout au long de la vie. Par exemple, chez les sportifs, le respect des règles d'échauffement et l'acquisition de bons gestes techniques vont éviter de surcharger les articulations. Chez les personnes obèses, perdre du poids réduit les risques d’arthrose des hanches et des genoux.

Pour les personnes atteintes d'un début d'arthrose, des moyens simples et efficaces permettent de retarder l'évolution de la maladie.

Faites de l’exercice

L’arthrose peut être aggravée par l’absence d’exercice physique. Poursuivez ou commencez une activité physique adaptée à votre cas. Pratiquée avec une intensité modérée et selon certaines règles, elle maintient les articulations en bonne santé. La marche et la natation sont particulièrement recommandées. Préférez les sports pratiqués sur un sol élastique (tennis sur terre battue, jogging sur des chemins de terre, etc.). L'hiver, planifiez des activités adaptées (natation, aquagym, sports en salle) pour continuer à faire de l'exercice. Votre médecin ou votre kinésithérapeute vous indiquera également des exercices à pratiquer chez vous.

Réapprenez à marcher

Certaines personnes plantent leurs talons dans le sol en marchant, soumettant ainsi leurs genoux et leurs hanches à des impacts brutaux. Marchez pieds nus sur du plancher : si vous entendez un bruit sourd à chacun de vos pas, il y a de fortes chances que vous ayez une démarche trop lourde. Imaginez que vous marchez sur des coussins d’air. Exercez-vous jusqu’à ce que vous ne fassiez plus aucun bruit en vous déplaçant.

Chaussez-vous bien

Investissez dans des chaussures de sport avec de bonnes semelles et des talons qui amortissent les chocs.

Refroidissez vos articulations

Si, après un effort, une articulation vous fait mal ou enfle, appliquez-y un sac de glace couvert d'un tissu sec pendant 15 à 20 minutes. Vous pouvez aussi utiliser un sac de petits pois congelés, offrant un contact plus enveloppant que des cubes de glace. Des compresses refroidissantes sont également disponibles en pharmacie.

Immobilisez l’articulation

Si une articulation est douloureuse, immobilisez-la avec une orthèse adaptée (un appareil destiné à limiter les mouvements, disponible en pharmacie). Toutefois, n'immobilisez pas une articulation au-delà de deux ou trois jours. Si la douleur persiste, consultez votre médecin.

Evitez le surmenage !

Le repos reste le meilleur des traitements pour une articulation douloureuse. Évitez les journées entières de jardinage, de bricolage ou de randonnée intenses ; ne surmenez pas vos cartilages.

Jusqu'à récemment, de nombreux compléments alimentaires étaient commercialisés pour soulager les douleurs liées à l’arthrose, soit en prévenant la dégénérescence des cartilages (c’est le cas de la glucosamine, de la chondroïtine sulfate et du SAM-e), soit en diminuant la fabrication de substances liées à l’inflammation (les insaponifiables d’huiles d’avocat et de soja, les acides gras oméga-3 et oméga-6 ainsi que le méthyl sulfonyl méthane ou MSM). En 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit bon nombre de ses allégations de santé et le marché des compléments alimentaires destinés à soulager l'arthrose s'est considérablement réduit.

Quels compléments alimentaires contre l'arthrose ?

De nombreuses substances étaient proposées pour soulager les douleurs liées aux rhumatismes.

La glucosamine dans l'arthrose

La glucosamine est une substance produite par l’organisme qui joue un rôle dans le maintien des cartilages en bon état. Certaines études cliniques indiquent que, dans le cadre du traitement de l’arthrose, la glucosamine contribue à freiner l’évolution de la maladie. Cependant, des doutes subsistent sur la dose optimale. Elle est souvent associée à la chondroïtine sulfate (voir ci-dessous).

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la glucosamine de prétendre favoriser la mobilité des articulations, ou réduire le processus de destruction des cartilages, ou être bénéfique à la santé des surfaces articulaires, des cartilages, des ligaments ou des os. Cette allégation de santé est désormais interdite.

La chondroïtine sulfate dans l'arthrose

À l’instar de la glucosamine, la chondroïtine sulfate est un constituant essentiel du cartilage dont il assure la structure et l’élasticité. En tant que médicament, il est proposé sous forme de gélules ou de granulés disponibles sans ordonnance. Des études cliniques indiquent qu’il contribue à ralentir la progression de l’arthrose. La prise simultanée de glucosamine pourrait amplifier cette action préventive.

Cependant, depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la chondroïtine de prétendre soutenir la mobilité des articulations, aider à garder les genoux et autres articulations souples et flexibles, ou être un composant important du métabolisme des articulations ou de la bonne santé des articulations. Ces allégations de santé sont désormais interdites.

La SAM-e (S-adénosyl-L-méthionine) dans l'arthrose

Cette substance, naturellement produite par l’organisme, est indispensable au bon fonctionnement du système nerveux et du foie. Elle a été largement étudiée et a démontré une certaine efficacité contre la progression de l’arthrose. Une forme en comprimés, récemment mise au point, est utilisée comme médicament contre l’arthrose dans plusieurs pays européens. Elle est devenue un complément alimentaire très populaire outre-Atlantique. La SAM-e n’est pas commercialisée en France.

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la S-adénosyl-L-méthionine (SAM-e) de prétendre contribuer à maintenir la santé ou la mobilité des articulations. Cette revendication d’effet est désormais interdite pour les compléments alimentaires contenant de la S-adénosyl-L-méthionine (SAM-e).

Les insaponifiables d’huiles d’avocat et de soja dans l'arthrose

Certaines études cliniques semblent indiquer que la prise de substances extraites des huiles d’avocat et de soja, appelées substances insaponifiables, contribue à soulager la douleur de l’arthrose. En France, un médicament contenant ces substances (Piasclédine) est disponible sans ordonnance pour soulager les douleurs de l’arthrose de la hanche et du genou.

Les acides gras oméga-3 et l’acide gamma-linolénique (GLA) dans l'arthrose

Les acides gras oméga-3 issus des poissons et l’acide gamma-linolénique (un acide gras oméga-6) sont parfois proposés dans le traitement des maladies inflammatoires comme l’arthrose ou la polyarthrite rhumatoïde. Il semblerait qu’une alimentation riche en ce type d’acides gras puisse réduire la production, par l’organisme, de certaines substances responsables des symptômes d’inflammation, les prostaglandines inflammatoires. Plusieurs études sont en cours de réalisation pour évaluer cette hypothèse qui reste à démontrer.

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant des acides gras oméga-3 des huiles de poisson ou de l’acide gamma-linolénique (GLA) de prétendre contribuer à améliorer la mobilité des articulations. Cette revendication d’effet est désormais interdite pour les compléments alimentaires contenant des acides gras oméga-3 issus des huiles de poisson ou de l’acide gamma-linolénique (GLA).

Le méthyl sulfonyle méthane (MSM) dans l'arthrose

Le MSM est une substance naturelle contenant du soufre. Deux essais cliniques de bonne qualité méthodologique semblent justifier son intérêt dans le soulagement des douleurs liées à l’arthrose. Des études restent à faire pour mieux définir les conditions de son usage. Le MSM est l’un des compléments alimentaires les plus vendus outre-Atlantique.

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant du méthyl sulfonyle méthane (MSM) de prétendre participer au maintien de la santé et du bon fonctionnement des articulations, des tendons, des ligaments ou des os. Cette revendication d’effet est désormais interdite pour les compléments alimentaires contenant du méthyl sulfonyle méthane (MSM).

Le silicium dans l'arthrose

De nombreux compléments alimentaires à base de silicium ou de prêle sont vendus dans les pharmacies et les magasins de diététique. Pourtant aucune étude n’a démontré l’efficacité de cette substance dans cette indication.

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant du silicium de prétendre contribuer à la santé normale des os ou des articulations. Cette revendication d’effet est désormais interdite pour les compléments alimentaires contenant du silicium.

L'huile de krill dans l'arthrose

En 2014, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de l'huile de krill (source de caroténoïdes) de prétendre contribuer à la santé normale des articulations. Cette revendication d’effet est désormais interdite.

Existe-t-il des risques à prendre des compléments alimentaires dans l'arthrose ?

La glucosamine pourrait augmenter la résistance de l’organisme à l’insuline. Elle est donc fortement déconseillée aux personnes souffrant de diabète de type 2 ou d’obésité. Ses éventuels effets indésirables sont les aigreurs d’estomac et les diarrhées. Les personnes asthmatiques ou allergiques aux crustacés sont parfois allergiques à la glucosamine.

La chondroïtine sulfate est déconseillée aux personnes hémophiles ou recevant un traitement anticoagulant. Il est préférable de l’utiliser sous contrôle médical. Du fait de leur teneur élevée en sodium, certains produits à base de chondroïtine sulfate ne doivent pas être employés en cas de régime sans sel. Ses effets indésirables sont identiques à ceux de la glucosamine.

La SAM-e est contre-indiquée chez les personnes souffrant de troubles bipolaires, de maladie de Parkinson ou qui prennent des médicaments contre la dépression. Elle peut parfois provoquer un inconfort digestif en début de traitement.

Les insaponifiables d’huiles d’avocat et de soja sont parfois à l’origine de régurgitations.

Les acides gras oméga-3 et l’acide gamma-linolénique auraient des propriétés anticoagulantes qui justifient un contrôle médical chez les personnes qui prennent simultanément des médicaments destinés à fluidifier le sang.

Le MSM est contre-indiqué chez les personnes souffrant de troubles des reins ou recevant une chimiothérapie anticancéreuse.

 

Quelles plantes pour soulager l'arthrose ?

Certaines plantes diminueraient la fabrication par l’organisme des substances liées à l’inflammation.

L’harpagophyton dans le traitement de l'arthrose

Les racines d’harpagophyton contiennent des principes actifs (harpagosides, harpagoquinone et acide cinnamique) qui inhiberaient la synthèse de substances impliquées dans la réaction inflammatoire. L’harpagophyton est la plante qui a montré le plus grand intérêt dans le traitement des douleurs liées à l’arthrose. Il est également utilisé pour soulager les douleurs lombaires.

Le cassis dans le traitement de l'arthrose

Les feuilles et les baies de cassis renferment des flavonoïdes et des proanthocyanidols qui seraient dotés de propriétés anti-inflammatoires.

L’huile de graines de cassis est riche en acides gras essentiels de la famille des oméga-3 et de celle des oméga-6 qui posséderaient des propriétés anti-inflammatoires. Cependant, en 2012, les autorités européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant des acides gras oméga-3 ou oméga-6 de revendiquer un effet positif sur les articulations ou sur l'inflammation. Ces allégations de santé sont désormais interdites.

L’ortie dioïque dans le traitement de l'arthrose

Les feuilles d’ortie dioïque sont riches en sels minéraux, en acides caféique et chlorogénique, en sitostérol et en flavonoïdes, peut-être à l’origine de ses propriétés anti-inflammatoires.

Le saule blanc et la reine-des-prés dans le traitement de l'arthrose

L’écorce de saule blanc contient des tanins, des flavonoïdes et des composés salicylés (en particulier la salicine). Dans l’organisme, la salicine est transformée en acide salicylique, substance anti-inflammatoire et analgésique (contre la douleur). Cette substance se retrouve également dans la reine-des-prés (ou spirée).

Les autres plantes dans le traitement de l'arthrose

L’huile essentielle de romarin, l’huile essentielle de gingembre et la teinture d’arnica sont traditionnellement utilisées en application pour soulager les douleurs articulaires et musculaires.

Le curcuma réduirait la douleur articulaire, et aurait un effet anti-inflammatoire.

Le bouleau est proposé dans le traitement des rhumatismes - sans preuve de son efficacité.

Existe-t-il des risques à utiliser des plantes contre l'arthrose ?

L’apparition soudaine d’un gonflement et d’une rougeur au niveau d’une articulation justifie une consultation médicale rapide, surtout en présence de fièvre, de frissons ou de douleurs musculaires.

  • L’harpagophyton est déconseillé aux personnes qui souffrent de maladies cardiovasculaires, de reflux gastro-œsophagien ou d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, ainsi qu’à celles souffrant de calculs biliaires.
  • En cas d’insuffisance cardiaque ou rénale, il est recommandé de consulter avant de prendre des produits de phytothérapie contenant des feuilles ou des baies de cassis.
  • Les personnes qui souffrent d’une crise de calculs urinaires (colique néphrétique), ou de troubles du cœur ou des reins doivent s’abstenir de prendre de l’ortie, du fait de ses propriétés diurétiques.
  • L’écorce de saule blanc présente les mêmes contre-indications que l’aspirine.

Comment diagnostique-t-on l’arthrose ?

Outre l’examen clinique, la radiographie permet de diagnostiquer et de suivre l'évolution de l'arthrose. La radiographie montre des images caractéristiques où l’os situé sous le cartilage se densifie tandis que des excroissances osseuses apparaissent autour de l’articulation.

Quels sont les traitements de l’arthrose ?

Les traitements de l’arthrose visent à combattre la douleur et l'inflammation. Il s'agit de médicaments à avaler, à injecter dans l'articulation douloureuse ou à appliquer localement. Le traitement de l’arthrose peut également faire appel à la pratique d'une activité physique adaptée et à la rééducation grâce à la kinésithérapie. Il s’agit de soutenir les articulations avec un renforcement musculaire adapté, et d’améliorer l’amplitude des mouvements. Le port d’orthèses, les cures thermales et la chirurgie sont parfois prescrits pour soulager l’arthrose.

Quelles mesures prendre en cas d'arthrose du genou ou de la hanche ?

La lutte contre un éventuel excès de poids est un élément essentiel, surtout en cas d’arthrose de genou.

Les sports qui sollicitent les genoux (vélo, ski, course..) et la station debout prolongée doivent être évités.

L’utilisation d’une canne en période de crise douloureuse et le port d’orthèses ou de chaussures qui favorisent l’amortissement peuvent être utiles.

Des exercices de musculation et de mobilisation articulaire peuvent être conseillés par un kinésithérapeute. Leur pratique quotidienne contribue à diminuer la douleur, à prévenir l’enraidissement de l’articulation et les mauvaises postures.

Quelle place pour l’activité physique adaptée dans la prise en charge de l’arthrose ?

L’activité physique adaptée (APA) fait partie des traitements non médicamenteux de l’arthrose. En effet, la pratique régulière d’une activité physique contribue à une meilleure mobilité articulaire et une réduction de la douleur. De nombreuses activités sportives peuvent être adaptées pour pouvoir être pratiquées par les personnes souffrant d’arthrose, même celles en surpoids voire obèses : par exemple, aviron, canoë-kayak, natation, taïchi chuan et qi gong.

Dans le cadre de la prise en charge de l’arthrose, le médecin traitant peut désormais prescrire de l’APA en précisant les objectifs recherchés (amélioration de l’amplitude articulaire, renforcement musculaire, etc.) et les contre-indications propres au patient. Dans les clubs qui proposent ces disciplines, des éducateurs formés à la pratique du sport santé sont chargés de définir des protocoles de remise en forme et d’entraînement adaptés à chaque cas particulier. Les frais engagés, souvent modestes, sont parfois pris en charge par les assurances complémentaires (« mutuelles ») ou les mairies / départements.

Les patients qui ont recours à ces activités adaptées témoignent de bénéfices physiques (par exemple sur l’autonomie et l’endurance), mais également de bénéfices psychosociaux (lutte contre l’isolement, meilleure image de soi).

Les injections intra-articulaires d'acide hyaluronique

L'acide hyaluronique est un lubrifiant naturellement présent dans le liquide synovial. Il peut être injecté dans l’articulation en cas d’arthrose du genou douloureuse. Depuis le 1er décembre 2017, plus aucune solution injectable d'acide hyaluronique n’est remboursable en France. Cette décision fait suite aux avis de la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux, selon lesquels le service rendu de ces produits est insuffisant dans l’arthrose du genou, faute de données solides.

La chirurgie dans le traitement de l'arthrose

Chez les patients atteints d’arthrose qui ne sont pas soulagés par les médicaments ou la kinésithérapie, un traitement chirurgical peut être envisagé, notamment en cas d’arthrose de la hanche ou du genou. Dans la majorité des cas, la chirurgie consiste à poser une prothèse totale pour remplacer l’articulation abîmée. L’intervention permet d’améliorer la qualité de vie des patients souffrant d’arthrose.

Il existe de nombreux modèles de prothèses. Le choix tient compte de l’état de santé, de l’âge et de l’anatomie du patient. L’intervention nécessite une hospitalisation de plusieurs jours puis ensuite d’une rééducation.

Comme pour toute intervention chirurgicale, des complications sont possibles : phlébite, infection, hématome. Un traitement anticoagulant est habituellement prescrit dans les suites de l’opération pour prévenir le risque de phlébite. Des complications à plus long terme peuvent également être observées : raideur ou luxation de l’articulation, descellement de la prothèse...

Les traitements antalgiques pour lutter contre la douleur dans l'arthrose

Les douleurs de l'arthrose peuvent être soulagées par des traitements antalgiques pris par voie orale.

Le paracétamol

Les médicaments contenant du paracétamol (voir liste ici) sont recommandés en premier lieu. Dans le traitement de l'arthrose, le paracétamol peut être pris à la dose de 1 gramme, quatre fois par jour, mais uniquement sur prescription médicale. Le paracétamol est habituellement bien toléré. Néanmoins, un surdosage peut être toxique pour le foie. Il faut s’assurer de ne pas dépasser les doses prescrites et de ne pas associer plusieurs médicaments contenant du paracétamol. En cas de traitement anticoagulant oral et de prise d’une dose de quatre grammes de paracétamol par jour pendant quatre jours ou plus, une surveillance accrue du traitement anticoagulant peut être nécessaire.

Les médicaments listés ci-dessous sont ceux ayant des présentations dosées à 1 g de paracétamol et une indication spécifique dans l’arthrose.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens par voie orale

Certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l'ibuprofène et le kétoprofène, ou l'aspirine (voir liste ici) peuvent être obtenus sans ordonnance pour soulager la douleur, mais ils ne doivent pas être utilisés plus de quelques jours sans avis médical.

Si le soulagement est insuffisant, le médecin peut également prescrire des AINS disponibles uniquement sur ordonnance pour traiter l’arthrose, notamment lorsqu'elle est invalidante. A forte dose, les AINS diminuent l’inflammation des articulations, ainsi que la raideur.

Les AINS sont contre-indiqués en cas d’antécédent d’allergie à un AINS, de trouble de la coagulation, d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, d’insuffisance hépatique, cardiaque ou rénale et chez la femme enceinte à partir du 6e mois de grossesse.

Les AINS exposent à des effets indésirables digestifs (brûlures d'estomac, ulcère de l’estomac ou du duodénum) : ils doivent être utilisés à la dose minimale efficace et pendant le durée la plus courte possible. On les associe parfois à des médicaments protecteurs de l’estomac (inhibiteurs de la pompe à protons).

Des effets indésirables cutanés potentiellement graves

Les médicaments contenant du méloxicam, du piroxicam et du ténoxicam sont susceptibles de provoquer des allergies cutanées graves (syndrome de Lyell ou de Stevens Johnson par exemple). L’apparition de boutons ou de cloques sur la peau nécessite l'arrêt immédiat du traitement et un avis médical urgent.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sous forme de gel

Certains anti-inflammatoires (AINS) sous forme de gel pour application locale peuvent être utilisés pour soulager les douleurs d’arthrose des petites articulations (doigts, genoux, etc). Ils n’exposent pas aux effets indésirables digestifs des AINS par voie orale. Les gels contenant du kétoprofène sont néanmoins susceptibles d’entraîner des réactions de photosensibilité. Les zones traitées avec le gel doivent être recouvertes par un vêtement pour ne pas être exposées au soleil, même voilé, pendant toute la durée du traitement et pendant les 15 jours qui suivent son arrêt.

Les antalgiques opiacés et morphiniques

Le médecin peut prescrire des médicaments contre la douleur plus puissants : dérivés opiacés (codéine, tramadol) seuls ou associés avec du paracétamol (voir liste ici), ou en dernier recours, morphine et ses dérivés. La codéine ou le tramadol peuvent être mal tolérés par certaines personnes (nausées, vertiges, constipation, somnolence). En cas d’effets secondaires gênants, informez-en votre médecin. Les médicaments associant la codéine ou le tramadol au paracétamol ne doivent pas être pris avec des médicaments contenant du paracétamol seul.

Les infiltrations dans les articulations

Lors d'arthrose sévère, certains médicaments sont injectés directement dans l'articulation douloureuse.

Les injections intra-articulaires de corticoïdes

Les glucocorticoïdes, ou corticoïdes, sont des produits de synthèse dérivés de la cortisone, une hormone sécrétée par les glandes surrénales. Les glucocorticoïdes sont également appelés corticostéroïdes. Ils diminuent les signes caractéristiques de la réaction inflammatoire (chaleur, rougeur et gonflement). Les glucocorticoïdes sont des médicaments délivrés sur ordonnance.

Dans le traitement de l'arthrose, les corticoïdes sont généralement administrés sous forme d'infiltrations. L'infiltration consiste à injecter une solution de glucocorticoïde dans ou autour d'une articulation pour calmer la douleur et réduire l'inflammation. Il s'agit d'un traitement local qui permet d'obtenir une forte concentration d’anti-inflammatoire à l'endroit de l'inflammation. Avec les glucocorticoïdes injectables à effet retard (dont l'effet dure plusieurs jours), des réactions douloureuses au site d'injection peuvent survenir dans les douze heures suivant l’injection. Elles disparaissent spontanément. Les infiltrations ne doivent être pratiquées que par un médecin expérimenté et dans des règles d'asepsie strictes. Pratiquée dans de mauvaises conditions d'hygiène, une infiltration peut provoquer la survenue d'une infection au point d'injection, provoquant l'infection de l'articulation ou un abcès. Si vous constatez un gonflement très douloureux et chaud accompagné de fièvre dans les jours qui suivent une infiltration, prévenez aussitôt votre médecin.

Les effets indésirables des corticoïdes

Lorsqu'ils sont pris par voie orale, les corticoïdes ont des effets indésirables que l'on observe essentiellement lors de traitements de longue durée (plusieurs semaines à plusieurs mois) : rétention d'eau (prise de poids, gonflement du visage), troubles du sommeil et surexcitation, hypertension artérielle, diabète, peau plus fine et cicatrisant plus lentement, ecchymoses (bleus), acné, etc. Les corticoïdes de synthèse ont un effet anti-inflammatoire plus puissant que la cortisone naturelle et, à efficacité égale, ils présentent moins d'effets indésirables.
Dans le cadre du traitement de l'arthrose, les corticoïdes pris par voie orale sont essentiellement utilisés pour traiter des phases aiguës très invalidantes.

Les injections d’acide hyaluronique

Des injections d'acide hyaluronique pour lubrifier le genou sont également possibles. Elles visent à réduire la douleur et la gêne, mais n’ont pas d'effet sur l'évolution de la dégradation du cartilage. Un médicament (HYALGAN) contenant de l'acide hyaluronique a une indication dans le traitement de l’arthrose du genou douloureuse avec épanchement. L’injection doit être réalisée par un rhumatologue, un chirurgien orthopédique ou un médecin de médecine physique et de réadaptation.

Les antiarthrosiques d’action lente et autres médicaments

D'autres médicaments sont parfois prescrits dans le but de préserver les cartilages : chondroïtine sulfate, glucosamine, diacéréine, insaponifiables d’avocat et de soja. Suite à la réévaluation de leur service médical rendu par les autorités de santé, ils ne sont plus remboursés par l'Assurance maladie. Certaines de ces substances (glucosamine, chondroïtine...) sont également présentes dans des compléments alimentaires.

L'Agence européenne du médicament a mené une réévaluation de la balance bénéfice/risque des médicaments à base de diacéréine, suite à la survenue de troubles digestifs fréquents (avec des diarrhées parfois sévères) et de cas d’hépatite et de réactions cutanées graves. En décembre 2014, l’Agence française du médicament a émis de nouvelles recommandations pour minimiser les risques d'effets indésirables de la diacéréine : limitation de la prescription aux personnes de moins de 65 ans, initiation du traitement à dose réduite et surveillance régulière du fonctionnement du foie (dosage des transaminases).

Quelle place pour le thermalisme dans le traitement de l’arthrose ?

Le thermalisme propose de traiter, à l’aide de différents soins, des maladies particulières en tirant profit des éléments contenus dans certaines eaux minérales. Ces traitements peuvent prendre différentes formes : prises d'eaux en quantités précises et selon un horaire établi, douches chaudes sur certaines parties du corps, bains avec massages pulsés, bains de boue, etc. Une cure dure en général 18 jours.

Le thermalisme a ses détracteurs. Pour certains, il n’a aucun effet avéré et il n’est qu’un soutien déguisé de l'État à une certaine forme de tourisme. Les curistes, eux, sont convaincus des bienfaits du thermalisme. Face à cette polémique, les centres de thermalisme ont décidé de se regrouper en association avec les maires des villes de cure. Ensemble, ils veulent susciter des études scientifiques pour prouver le bien-fondé de ces traitements et justifier leur prise en charge par la collectivité. Ces études sont d’autant plus nécessaires que des mesures d’économie s’imposent à tous.

Une prise en charge sous conditions

Pour être remboursée par l'Assurance maladie, une cure doit être prescrite par un médecin sur une demande spéciale à envoyer à votre Caisse primaire d’assurance maladie. Elle doit mentionner la station thermale choisie (qui doit être agréée) ainsi que l’orientation thérapeutique pour laquelle la cure est prescrite. Le patient doit par ailleurs remplir une déclaration de ressources qui lui permettra éventuellement de bénéficier du remboursement de ses frais de séjour et de déplacement ou de toucher des indemnités journalières.

Après examen du dossier, l’Assurance maladie renvoie au patient une attestation de prise en charge en deux volets (un pour les honoraires médicaux à remettre au médecin thermal, un autre pour le forfait des soins thermaux à donner à l’établissement lui-même) ou trois volets s’il y a prise en charge des frais de transport et d’hébergement (à renvoyer à votre Caisse primaire d’assurance maladie à votre retour). Les honoraires sont remboursés à 65 % et le forfait à 70 %. Vérifiez auprès de votre mutuelle si la différence vous sera remboursée.

Les affections prises en charge

Une cure thermale peut être prise en charge par l’Assurance maladie à condition qu’elle soit prescrite dans l’un des domaines médicaux suivants :

  • affections des muqueuses de la bouche ou de la langue ;
  • affections digestives ;
  • affections psychosomatiques ;
  • affections urinaires ;
  • dermatologie ;
  • gynécologie ;
  • maladies cardiovasculaires ;
  • neurologie ;
  • maladies des veines ;
  • rhumatologie ;
  • maladies des voies respiratoires.

 

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