Mémoires et radotages (500) – Quand on n'a pas de tête, il faut faire des courriels
Envoyés les 04 et 05 octobre 2023
1er courriel :
2ème courriel :
Re-gros bisous
3ème courriel :
Gros bisous.
Envoyés les 04 et 05 octobre 2023
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2ème courriel :
Re-gros bisous
3ème courriel :
Gros bisous.
© zalandeau, le dimanche 7 mars 2010
Dieu, je sais que je pèche en invoquant mon Père, mon Papa ! Oui mais mon Père, je le connais, alors que vous, pas. Et pourtant, vous avez inventé la vie, le seul secret que l’homme ne connaitra jamais.
L’homme, cet animal si imbu de sa personne, si orgueilleux, qu’il pense être, alors qu’il n’est que peu de chose. Il n’est ni essence, ni conscience… Peut-être une existence passagère, dans une dimension de temps…
Je sais, que je ne suis rien. Je sais que j’ai cherché à légitimer mes actes. Je sais que je suis trop fier. Je sais, je sais… Mais ce n’est pas grand-chose, dans toute une vie, dont on ne sait si elle a eu un signifiant quelconque.
Mon Père, je vais te rejoindre un jour. Demande à Dieu qu’il me pardonne pour ne croire en lui qu’à travers toi.
Dieu n’est-il pas partout ? Dans ce cas, il est en nous, dans le meilleur de nous-mêmes et ne s’offusquera pas de ce blasphème. Le Blasphème n’existe pas, car Dieu ne l’a pas inventé.
Je crois en toi, mon père, car tu es assis à droite du créateur de toutes choses. C’est la seule idée que je veux pour certitude.
C’est le seul réconfort en ce monde de délire qui va vers son anéantissement…
Je crois en toi Papa tout-puissant, créateur de la noblesse de l’âme, soutien des pauvres et des malheureux, guide suprême de l’honnêteté et du travail, exemple de la dignité et du courage, Donne-moi la force d’accomplir ma tâche jusqu’au bout et réserve-moi une place auprès de toi, pour les siècles des siècles… Amen !
Écrit le 15 mars 2023
Le plus grand traumatisme, avant les ravages physiques de la vieillesse, c’est cette fragilité sentimentale qui fait ressentir davantage le stress et le désarroi, c’est cette barrière invisible entre ceux qu’on aime et nous, c’est aussi ce sentiment de culpabilité envers ceux qu’on aime…
Nono m’a fait un bisou ce matin, avant de partir au travail : Ça m’a revigoré, comme un chargeur recharge une batterie !
On peut le dire, nous avons besoin d’être aimé, ça fait du bien et ça rassure…
C’est peut-être un remontant naturel, un potentiel d’énergie renouvelable non encore exploité…
Il est vrai que cette foutue pandémie avec ses gestes barrières, ses masques et ses précautions, avait totalement interrompu les bisous que nous échangions depuis que nos gamins sont nés… Il est vrai aussi, qu’il est difficile de rétablir cette pratique interrompue si longtemps…
Mais je crois que Nono, qui est si sensible, a du capter mon désarroi et peut-être a-t-il compris ce que la perception vieillissante de son père impliquait dans un futur qui se rapproche !
Je regrette tant de n’avoir pas été suffisamment présent auprès de mes parents, de ne pas les avoir embrassés et dit que je les aimais autant qu’il aurait fallu… Certes, ils habitaient à 700 km et quand on travaille, on est prisonnier de nos activités, de nos responsabilités, de notre dépendance économique pour subvenir aux besoins de notre petite nichée et de la cherté des voyages…
Même mon frérot est a 1200 km… Seule famille qui reste de mes parents…
Bref ! J’ai eu un bisou de mon Nono… J’en ai déjà deux par semaine de mon Toto, et bientôt je vais en avoir de mon Kikson qui va venir nous voir… J’ai hâte ! Mais ça va durer si peu de temps…
… quand il est encore temps.
Écrit le 28 février 2023
Dans le temps, on envoyait nos vœux, nos nouvelles et notre amour à notre famille par lettres… Ainsi les PTT étaient les relais de nos échanges de bons sentiments. C’est plus difficile maintenant, à l’heure d’internet, à cause de l’immédiateté des échanges qui exacerbe notre pudeur et nous empêche de nous dévoiler… Combien mes parents nous ont envoyés de lettres et de cartes d’anniversaires ???… Auxquelles je répondais par un simple coup de fil… J’étais jeune, je n’avais pas encore compris…
Mais maintenant, lorsque je vois se dessiner le futur, si tant est que la fin prochaine soit un futur… je me dis qu’il n’est que temps de franchir les murs de cette pudeur imbécile, pour dire qu’on les aime à ceux que l’on aime… Parce qu’après, ce sera trop tard…
Alors, il faut dire notre amour… mais aussi, il ne faut pas trop dire ce que nos enfants n’ont pas envie d’entendre, parce que nous n’avons pas envie de les inquiéter alors même que leurs préoccupations professionnelles sont suffisamment stressantes comme ça…
Alors, je viens d’envoyer un courriel à mon bon Kikson, en gommant ce que je voulais lui dire sur moi, sur ce que je deviens à vitesse « Grand V »…
De : zalandeau
A : Kikson
Mon Kikson,
Tu sais que je pense très fort à toi et aussi à ces deux Noëls de rêve que nous avons passé tous ensemble...
J'ai perdu mon temps à tenter, en vain, de faire marcher mon GPS au moment où on devait partir... au lieu d'être avec tout le monde sur le trottoir autour de la voiture pour me mêler à vos discussions... (Discussions que je n'entends pas forcément, vu ma surdité... Mais ça va s'arranger en avril : j'ai rendez-vous chez l'ORL pour avoir une prescription pour des appareils auditifs)... J'aimerais qu'on puisse venir te voir prochainement, tant que je vois encore assez clair...
J'espère que vous resterez tous trois unis et que vous vous entraiderez plus tard, si besoin est...
J'espère que ça marche dans ton travail et je souhaite que tu gravisses les échelons par ton mérite et ton savoir-faire...
Je suis très fier de vous trois.
Je pense à toi (et à tes frères), très souvent...
Je t'aime mon bon fils
Et je t'embrasse très fort
Papa
Et que vole, vole, ce messager cybernétique, pour porter mon amour paternel à mon fils aîné...